Sante

« Avec le rapport zéro solution, on a effectivement zéro solution » : le ras-le-bol des familles de personnes en situation de handicap

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Membres du comité inter-associatif

Une conférence a été organisée ce mercredi 5 avril par un comité inter-associatif composé de 22 associations du Maine-et-Loire afin d’obtenir des solutions d’accompagnement adapté pour les personnes en situation de handicap.

Selon le rapport d’activité 2015 de la Maison Départementale de l’Autonomie du Maine-et-Loire, 1982 adultes et 268 enfants et adolescents restent « sans réponse en termes d’accueil en établissement ou d’accompagnement par un service ». En ce qui concerne les adultes, ce sont 1750 personnes qui sont en attente d’être placées. Soit un total de 2000 personnes en attente d’une réponse adaptée. Les jeunes adultes sont généralement maintenus dans des établissements pour enfants et adolescents, qui ne leur correspondent plus. Selon l’enquête du comité inter-associatif en mars 2017, ce sont 110 jeunes adultes qui sont maintenus dans des établissements pour enfants et adolescent, dans le Maine-et-Loire.

Un manque de places flagrant en établissements spécialisés

Le grand public avait découvert la situation dramatique dans laquelle sont des dizaines de familles avec l’affaire Amélie Loquet, en 2013. Jeune fille lourdement handicapée, demandant des soins de tous les instants, ses parents avaient décidé de saisir la justice pour qu’elle puisse trouver une place en structure spécialisée. Beaucoup de familles sont dans cette même situation et sont parfois « contraintes à l’isolement et à l’exil ». Exil, car elles vont chercher des places en structure dans un autre département. Au niveau régional, le Maine-et-Loire est globalement le département le moins bien doté en places d’accueil dans les établissements médico-sociaux pour adultes, principalement dans les foyers de vie. Effectivement, en Maine-et-Loire, seulement 6,8 places pour 1000 habitants âgés de 24 à 59 ans seraient disponibles dans les Maisons d’accueil Spécialisées, Foyers d’Accueil Médicalisés, Foyers de vie et Établissements et Services d’Aide par le travail, contre 8,9 par exemple en Mayenne.

Des lois pourtant bien présentes

Il existe des lois. Des lois qui ont été votées afin de garantir l’accès aux droits fondamentaux en termes d’accueil des personnes handicapées, comme la Loi Handicap du 11 février 2005. Le rapport Piveteau, lui, rédigé en juin 2014, instaure le dispositif « zéro sans solution », pour ne « laisser personne au bord du chemin ». « Il est important de rappeler l’écart entre la loi et la situation », nous dit Marie-Hélène Chautard, présidente Adapei 49. De plus, des préconisations ont été mises en œuvre par le conseil départemental. Malheureusement, malgré l’envie « d’engager des travaux pour que les personnes puissent bénéficier de réponses », la politique de financement n’a pas été mise en place.

Au-delà des chiffres, il y a des familles

Ce qui ressort de cette non-prise en charge, c’est surtout la détresse des familles. « Au-delà des chiffres, il y a des familles ». Loys Aumjaud, parents d’un adulte handicapé de 34 ans, témoigne très ému : « cela fait 4 ans qu’on attend une place. 4 ans qu’il est en accueil temporaire ».  D’autres familles ont tenu à témoigner. Ce qu’il en ressort, c’est l’inquiétude du jour où ils ne pourront plus être là pour s’occuper de leurs enfants, mais également le fait que s’occuper de leurs enfants handicapés est beaucoup trop lourd et trop prenant dans la vie de tous les jours. Les associations dénoncent « un parcours du combattant au quotidien ». « Ça vous fout des familles en l’air ».

Elodie Longépé

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