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Emmanuel Macron réclame du temps pour qu’émerge une majorité introuvable

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Le président français Emmanuel Macron. /Photo prise le 7 juillet 2024/REUTERS/Mohammed Badra

Les tensions apparaissaient de plus en plus vives mercredi dans le camp présidentiel, divisé sur les moyens d’élargir ses rangs dans une Assemblée nationale sans majorité absolue, qui oblige à chercher des alliances.

Muet depuis le résultat du second tour des élections législatives, Emmanuel Macron a réagi mercredi en demandant aux « forces républicaines » de composer un rassemblement majoritaire « solide ». Sans préciser toutefois les contours de cette majorité « nécessairement plurielle ».

A l’issue d’une nouvelle réunion mercredi à l’Assemblée nationale, le groupe Renaissance a plaidé pour qu’une alliance « existe tant qu’elle n’inclut pas la France insoumise », évoquant dans un communiqué une « coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite du gouvernement ».

Mais certains dans le camp présidentiel plaident désormais ouvertement pour un accord uniquement avec la droite.


Invité mardi soir sur TF1, Edouard Philippe, président d’Horizons au sein du camp présidentiel, a réclamé une alliance entre Renaissance, le MoDem, Horizons et des LR. « Qui n’est pas un bloc constitué, je le reconnais, mais qui, si on le prend dans son ensemble, fait 220 députés, donc plus que le Nouveau Front populaire », a dit l’ancien Premier ministre.

Une alliance à droite est également privilégiée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la ministre chargée de l’égalité femmes-hommes, Aurore Bergé.

« Il pourrait y avoir un Premier ministre de droite (…), ça ne me gênerait en rien », a dit mercredi Gérald Darmanin sur Europe 1 et CNews.

« Je suis député, je ne voterai pas un seul texte du Nouveau Front populaire, je serai sans doute le premier signataire d’une motion de censure si la France insoumise était aux responsabilités mais pas que La France insoumise », a-t-il dit, disant « ne pas pouvoir accepter » que les écologistes Sandrine Rousseau ou Marine Tondelier puissent être au gouvernement.

Sur France 2, Aurore Bergé a estimé quant à elle qu’il existait une « alternative au Front populaire » et plaidé pour des « alliances programmatiques ».

« J’ai vu des mains qui se tendaient à droite, au sein des Républicains », a-t-elle dit. « Ce qui veut dire que numériquement, on pourrait dépasser le bloc de gauche. »

« MEA CULPA »

Toutefois, ce rapprochement vers la droite suscite le doute voire en irrite certains au sein du parti présidentiel Renaissance.

« Je ne vois pas comment cette alliance des macronistes et de la droite pourrait surmonter la majorité de blocage que possèdent aujourd’hui le RN et le NFP », a dit mercredi sur franceinfo la ministre déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher.

« Quand on est défait sur le champ de bataille, on fait son ‘mea culpa’. On ne peut pas continuer à parler comme s’il ne s’était rien passé, c’est insupportable », s’est insurgé auprès de Reuters le député François Cormier.

Il évoque la constitution d’un groupe distinct de Renaissance réunissant les députés favorables à une ouverture à gauche, pas seulement avec LR d’un côté ou les sociaux-démocrates de l’autre.

« Ça fait 350 députés et avec ça, on peut affronter des défis. Tout le reste est à la merci de la première motion de censure venue. »

Pour d’autres députés, la rupture avec le parti présidentiel est déjà actée, à l’image du député Sacha Houlié qui ne siégera pas dans le groupe Renaissance, a fait savoir mercredi son entourage.

Officiellement, le parti présidentiel a obtenu 99 députés dans la nouvelle législature. Mais pour l’heure, de nombreux députés Renaissance n’ont pas encore émargé dans l’attente d’une clarification du cap choisi par le camp présidentiel.

La réponse pourrait venir directement de la droite. Devant l’Assemblée nationale, le député de Haute-Loire Laurent Wauquiez, fraîchement élu président du groupe LR au Palais Bourbon, a exclu des « coalitions gouvernementales ».

Présentant son groupe rebaptisé « Droite républicaine », il a rejeté « une combinaison d’appareils » et appelé à bâtir « une nouvelle offre politique d’une droite indépendante ».

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