Justice
Un jeune homme maintenu en détention provisoire après la saisie de 17 tonnes de cigarettes de contrebande à Avrillé près d’Angers
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a maintenu en détention, ce vendredi 25 octobre 2024, un jeune de Gonesse (Val-d’Oise) accusé d’avoir participé à un trafic de cigarettes de contrebande après la découverte de 17 tonnes de cigarettes dans un entrepôt d’Avrillé (Maine-et-Loire) en février 2024.
Les douanes avaient précisément mis la main sur « 17 tonnes et 48 kg » de cigarettes de contrebande entreposées sur des palettes dans un entrepôt d’Avrillé le 21 février 2024. La valeur marchande a d’ores et déjà été estimée à « 10,7 millions d’euros », a-t-il été dit à l’audience. Trois personnes avaient été identifiées dans cette affaire instruite par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes : il s’agit en fait de « chauffeurs » ou de « passagers » qui conduisaient « des camions ou des utilitaires ».
Parmi eux, se trouve un jeune de 27 ans : ce Moldavo-roumain de Gonesse, placé en détention provisoire le 23 février 2024, a expliqué avoir « rencontré » le « donneur d’ordres » sur un chantier qu’il avait revu à Drancy (Seine-Saint-Denis) et qui lui avait proposé « un travail de manutention » dans des entrepôts de la région d’Angers et de Nantes (Loire-Atlantique).
Au départ, il avait expliqué ne pas savoir ce que contenaient les chargements, mais, alors qu’une palette s’était « renversée », il avait fini par poser des questions à son donneur d’ordres, qui lui aurait alors assuré que c’était « tout à fait légal ». Ce père d’un enfant de 2 ans avait toutefois « gardé le silence » lors de sa présentation devant le juge d’instruction rennais : il avait simplement renseigné le magistrat sur « sa personnalité » et indiqué qu’il exerçait « dans l’installation de ballons solaires et de VMC ».
IL N’A PAS UN RÔLE « CENTRAL » DANS LE DOSSIER
Jusqu’alors inconnu de la justice, Alexei XXX avait sollicité sa remise en liberté ce jeudi 24 octobre 2024 devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes : il souhaitait pouvoir rentrer à Gonesse « sous contrôle judiciaire ». « Sa détention n’est plus indispensable et il n’y a aucun risque de fuite réel », avait d’ailleurs plaidé son avocat. « On voit bien qu’il n’est pas central dans le dossier », avait aussi fait remarquer Me Franck Boëzec devant la chambre de l’instruction.
Mais « les investigations se poursuivent pour identifier le fameux [donneur d’ordres] », a pour sa part rappelé l’avocat général. Et « des éléments de la procédure laissent penser qu’il n’a pas un simple rôle de manutention », avait aussi fait valoir le représentant du parquet général de Rennes à propos de Alexei XXX pour solliciter la prolongation de sa détention provisoire. De plus, si celui-ci indique avoir travailler en France, il « n’a jamais fait de déclaration fiscale » dans le pays. Il a par ailleurs « une facilité à établir de faux documents ».
« Je suis en France depuis presque sept ans et je n’ai jamais fait de bêtises : je travaille honnêtement, j’ai isolé plus de 2.000 maisons pour des familles françaises », avait expliqué le principal intéressé. « Je comprends que l’avocat général s’inquiète, mais je suis prêt à signer à chaque fois que je sors de la maison », avait-il proposé.
« J’ai une famille, un petit enfant que je dois nourrir et avec qui je dois maintenir une connexion », avait-il aussi soufflé. « Je vous promets que je n’ai pas besoin de m’enfuir : comme je le dis depuis le début, je suis innocent. Si je m’ennuie ca veut dire que je suis coupable. Ca ne va jamais arriver », avait-il conclu. Mais la chambre de l’instruction a préféré le maintenir en détention provisoire./CB