Orne
Aides et dispositifs déployés dans l’Orne pour soutenir les victimes de violences conjugales
Ce jeudi 31 octobre, Salima Saa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, s’est rendue à Alençon pour promouvoir une approche proactive, dite « d’aller-vers », dans la lutte contre les violences sexistes et conjugales. Cette démarche s’inscrit dans un contexte où l’Orne figure parmi les dix départements français les plus touchés par ces violences, avec 950 plaintes déposées par des femmes l’année dernière.
Une Augmentation des Déclarations grâce à la « Libération de la Parole »
Selon Salima Saa, la hausse des plaintes reflète davantage une libération de la parole et un meilleur accueil des victimes, plutôt qu’une simple augmentation des cas de violence. « Les chiffres augmentent grâce à la libération de la parole. Ce n’est pas qu’on n’écoutait pas les femmes avant, mais […] les structures accueillent plus de personnes, les dispositifs fonctionnent, que ce soient ceux de l’État, des collectivités locales, ou des associations qui jouent un rôle clé », a expliqué la secrétaire d’État.
Selon France Bleu, les femmes ornaises semblent en effet plus enclines à chercher de l’aide, notamment auprès des associations, de la gendarmerie, ou dans les postes de police, pour dénoncer les violences dont elles sont victimes.
Un Soutien Itinérant : le Van Plurielles, à la Rencontre des Victimes
Pour atteindre les victimes dans ce département rural, un dispositif mobile baptisé « Van Plurielles » circule depuis deux ans sur les routes ornaises. Ce véhicule permet de recueillir les témoignages des victimes dans des zones isolées, où l’accès aux structures d’aide est plus limité. Séduite par ce modèle d’intervention, Salima Saa a affirmé son désir d’étendre ce type de dispositif à d’autres départements.
Amélioration de l’Accueil dans les Gendarmeries et Commissariats : Une « Vraie Prise de Conscience »
Les services de sécurité ont également pris des mesures pour adapter leur accueil et leur soutien aux victimes. Dans la gendarmerie de l’Orne, la Maison de Protection des Familles, inaugurée il y a trois ans, vise à offrir un accompagnement uniformisé et mieux coordonné avec les associations. Comme le précise l’adjudant-chef Yohan Brisard, « ça change par ce qu’on a une professionnalisation des militaires sur l’accueil, l’écoute et la connaissance de la thématique. Cette libération de la parole permet à nos militaires de mieux accompagner la victime. »
Les commissariats sont aussi mobilisés. Des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) spécialisés interviennent pour que les victimes se sentent écoutées et en confiance. Renato Cavarelli, directeur départemental de la Police nationale de l’Orne, souligne cette « vraie prise de conscience » : « Ce n’est pas évident pour une personne victime de violences de venir au commissariat. […] Nous avons des formations pour instaurer une relation de confiance avec la victime. […] Une plainte est systématiquement faite et prise directement par l’OPJ formé pour cela. »
Un Appui Constant des Associations et du 3919
Les associations locales jouent un rôle fondamental dans le soutien des victimes de violences conjugales. Elles fournissent une assistance pratique, psychologique, et financière aux victimes, contribuant ainsi à la reconstruction de leur quotidien. Par ailleurs, la ligne d’écoute nationale 3919 continue de proposer un soutien crucial aux femmes en détresse, renforçant la portée de cette mobilisation collective dans la région de l’Orne et au-delà.