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Vendée : l’inquiétude des éleveurs laitiers après le retrait de Lactalis

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Crédit : Reuters

Depuis que le groupe Lactalis a annoncé sa décision de réduire la collecte de lait bio, de nombreux éleveurs de la région Pays de la Loire se retrouvent en grande difficulté. Parmi eux, des agriculteurs vendéens, qui redoutent désormais pour la survie de leurs exploitations, comme Dirk Geysen, un producteur bio installé à Saint-Étienne-du-Bois.

Une décision brutale pour les producteurs

La nouvelle est tombée il y a près d’un mois. Dirk Geysen, qui élève 70 vaches laitières en production biologique avec son épouse Hedwig, a appris par téléphone que Lactalis ne collectera plus son lait d’ici deux ans. Pour lui, ce délai paraît court : « Deux ans, c’est peu finalement, parce qu’on doit continuer à gérer la ferme. Et rien ne garantit qu’on trouve un nouveau collecteur d’ici là. » En cause : un marché saturé, avec une concurrence qui pèse lourdement sur le secteur du lait bio, rendant la recherche de nouveaux partenaires particulièrement ardue.

Un avenir incertain pour l’élevage bio

Pour Dirk et Hedwig, l’incertitude est pesante. Si aucun repreneur ne se présente, ils envisagent même de renoncer à la production biologique, faute d’alternative. « C’est dur à digérer, on est déçu », confie Hedwig. « Notre choix de passer au bio, c’était un engagement du cœur, mais aujourd’hui, la colère prend le dessus. On ne sait pas vraiment vers quoi se tourner. »

L’abandon de la filière biologique serait pour eux une décision amère, mais peut-être nécessaire pour espérer conserver un contrat de collecte. Cependant, cette situation ne concerne pas seulement leur exploitation : la rupture des contrats affecte aujourd’hui près de 120 éleveurs dans le sud des Pays de la Loire.

Une crise régionale et des alternatives incertaines

Outre la Vendée, des producteurs de Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres sont également touchés par cette décision de Lactalis. Brice Guyau, président de la FDSEA de Vendée, souligne l’impact brutal de cette rupture : « Du jour au lendemain, certains se retrouvent lâchés comme de simples chiffons. Et ça fait mal au cœur. » Cette décision vient aggraver une situation agricole déjà compliquée, entre autres en raison des conditions climatiques récentes qui pénalisent les récoltes et d’autres secteurs de production.

Face à cette crise, des entreprises comme Terrena et LSDH ont exprimé leur intérêt pour reprendre certains des contrats abandonnés par Lactalis. Reste à savoir si les modalités de reprise répondront aux besoins de chaque éleveur, et dans quel délai ces solutions pourront se mettre en place. Pour l’heure, beaucoup restent dans l’incertitude, suspendus à la recherche de partenaires qui pourraient leur offrir une stabilité de production à long terme.