Cholet
Vers la fermeture des usines Michelin de Cholet et Vannes ?
Les usines Michelin de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan) pourraient être bientôt menacées de fermeture. C’est ce qu’a affirmé Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), ce dimanche 3 novembre, lors de l’émission Dimanche en politique sur France 3.
Selon lui, la décision pourrait tomber « dans les jours qui viennent ». Ces deux sites industriels emploient respectivement près de 1 000 et 300 salariés, et la perspective de leur fermeture suscite une vive inquiétude.
Ralentissement du marché automobile et baisse d’activité
Selon Ouest-France, depuis plusieurs semaines, les rumeurs de fermeture circulent au sein des deux sites. En cause, un contexte difficile pour l’industrie automobile qui impacte directement les fabricants de pneumatiques. Le 23 octobre dernier, Michelin a en effet annoncé des résultats en baisse, avec un recul de 3,4 % des ventes mondiales pour le troisième trimestre, par rapport aux objectifs. Bien que la situation financière de l’entreprise reste solide, l’incertitude grandit parmi les salariés, particulièrement sur le site de Vannes, où l’activité de production d’armatures métalliques de pneus a déjà connu des arrêts temporaires.
Un salarié de l’usine de Vannes, interrogé par Ouest-France, témoignait récemment de ce climat de tension : « Depuis quatre ans, l’usine avait bien remonté la pente. Actuellement, il y a une baisse de volume, on le voit bien. » Les employés, habitués aux fluctuations de la demande, s’interrogent néanmoins sur la pérennité de leurs emplois face à cette baisse d’activité.
Arrêts temporaires et restructurations
Bien que la direction de Michelin n’ait pas encore confirmé de fermetures définitives, elle a reconnu récemment des difficultés de charge structurelle. Ainsi, le groupe avait annoncé début octobre des arrêts temporaires dans d’autres usines, notamment à Troyes (Aube), spécialisée dans les pneus agricoles, et au Puy-en-Velay (Haute-Loire), qui produit des pneus pour le génie civil. Ces suspensions d’activité, prévues pour durer environ trois semaines d’ici à la fin de l’année, reflètent une adaptation nécessaire face à une demande en recul.
Les sites de Cholet, Vannes et Tours (Indre-et-Loire) sont eux aussi confrontés à une baisse d’activité, suscitant des inquiétudes parmi les représentants syndicaux. Ludovic Robert, délégué syndical CFDT à Cholet, considère les propos de Fabien Roussel comme un signal préoccupant. « Fabien Roussel n’a pas jeté ça par hasard, » a-t-il déclaré. Selon lui, les salariés sont conscients des difficultés et de la nécessité de restructurer, mais la fermeture reste une option redoutée. « Il y a quand même un monde entre restructurer et fermer, » conclut-il.