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L’Angevin Fabrice Amédéo. « J’ai voulu ce Vendée Globe »

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Belle Ile le 12 octobre 2016, Fabrice Amédéo à l'entrainement à bord de l'IMOCA Newrest-Matmut avant le départ du Vendée Globe 2016-2017. Photo © Jean-Marie Liot / Newrest-Matmut

Belle Ile le 12 octobre 2016, Fabrice Amédéo à l’entrainement à bord de l’IMOCA Newrest-Matmut avant le départ du Vendée Globe 2016-2017. Photo © Jean-Marie Liot / Newrest-Matmut

C’est la veillée d’armes aux Sables d’Olonne. Après trois semaines passées à vivre au rythme du village, des sollicitations et des derniers préparatifs, Fabrice Amedeo égrène ses dernières heures de terrien avant le grand départ. Demain à 13h02, le skipper de Newrest-Matmut s’élancera sur son tout premier Vendée Globe, concrétisant ainsi des années d’un travail acharné pour donner vie à son rêve et mettant le cap sur trois mois de solitude et 21 638 milles à parcourir. A l’heure de passer d’un monde à un autre, le journaliste est un marin comme les autres, partagé entre cette émotion si forte du départ et le soulagement de voir se profiler une météo clémente sur les premières heures de ce tour du monde.

Comment te sens-tu à moins de 24 heures du départ ?

« Je me sens très bien. J’ai réussi à bien dormir jusqu’au bout et ça c’est très important. J’avais peur de laisser des forces dans la bataille mais j’ai pu continuer à faire mon footing quotidien et me ménager du temps pour moi. Je pars plus reposé que je ne l’ai jamais été sur aucune de mes transats précédentes, ce qui est plutôt très positif. Je suis très serein notamment parce que je pense que pour beaucoup de marins professionnels le Vendée Globe était un passage obligé dans une carrière. En ce qui me concerne, j’ai voulu ce Vendée Globe. Je suis parti de rien pour construire ce projet et demain à 13h02 ce sera le point de départ d’une grande aventure mais aussi l’aboutissement de deux ans de travail, une belle collaboration, une belle aventure humaine avec toutes celles et ceux qui m’ont fait confiance. Tout ça me rend très fort et très serein.

De quelle manière appréhendes-tu le départ ?

« Je ne suis absolument pas dans l’émotion parce que ma femme et mes enfants sont partis mercredi. J’imagine que quand je vais remonter le chenal il va y avoir beaucoup d’émotion mais pour l’instant je suis plutôt focalisé sur les 20 premiers milles de course avec ce départ, les bateaux autour. J’appréhende les premières minutes seul à bord et ce moment où l’équipe va descendre du bateau alors que nous n’avons pas navigué depuis trois semaines.
Avant cela, il y a le moment unique du chenal. J’imagine 350 000 personnes, du bruit… J’imagine sur le ponton une ambiance un peu plombée avec à la fois du respect et de l’angoisse des gens qui nous voient partir… »

Quelle météo vous attend pour les premières heures de course ?

« C’est une météo qui va être sportive parce qu’il faudra être dessus et qu’il va y avoir des écarts considérables qui vont se créer entre les différents bateaux, mais pas du tout des conditions dantesques ou difficiles. On va partir au reaching dans 10/15 nœuds de vent, ça va forcir assez rapidement à 20 nœuds, potentiellement 25 nœuds dans la nuit sous les grains, tout ça jusqu’au cap Finisterre qu’on atteint lundi matin. Ensuite, on va abattre pour descendre le long de la côte portugaise avec du vent fort au début, juste après le cap. Il faudra faire attention parce que ce seront les premiers empannages de ce tour du monde après une première nuit en mer. Assez rapidement ça molli, il y a une dorsale à négocier et ensuite on ira chercher les alizés en bâbord amure. Ca veut dire jeudi soir ou vendredi matin aux Canaries et une descente très très rapide. On va sortir les shorts avant la fin de la semaine donc c’est plutôt très positif. Prendre un départ de Vendée Globe sans prendre un front et sans faire de près, c’est assez incroyable ».

Angers Info vous donne rendez-vous sur les réseaux sociaux dès 8h45 pour deux directs vidéo et pour suivre au plus près le départ de Fabrice Amédéo depuis le chenal de Port Olonna.

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Fabrice Amedeo : 38 ans, Levalloisien, originaire du Maine et Loire. Huit transats en course : Route du Rhum 2010 et 2014, Transat Jacques Vabre 2013 et 2015, Québec – Saint Malo 2012, Solidaire du Chocolat 2012 et Transat AG2R 2008. Participation à la Solitaire du Figaro 2008. Huit participations à la course du Fastnet, journaliste, auteur de 7 ouvrages. Fabrice était l’auteur du livre de la 10ème édition de La Route du Rhum.

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