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Michelin. Le site de Cholet en grève

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L’entrée du site de Michelin à Cholet REUTERS/Stephane Mahe

Michelin a annoncé mardi son intention de fermer d’ici début 2026 ses sites de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan), qui emploient 1.254 salariés, en raison de la concurrence des pneus asiatiques à bas coût et de la hausse des prix de l’énergie en Europe.

Cette annonce, qui illustre la conjonction de difficultés auxquelles le secteur automobile européen est actuellement confronté – baisse du marché, transition énergétique et concurrence chinoise – a provoqué une levée de boucliers des syndicats de Michelin sur le site de Cholet.

Réunis en intersyndicale, ils ont appelé les salariés à la grève à compter de ce mardi, a-t-on appris de source syndicale. La production de l’usine étant arrêtée temporairement le temps des annonces, le mouvement de protestation sera surtout visible à compter de la semaine prochaine, a ajouté la source.

Sur BFM TV, Romain Baciak, délégué central CGT, a déclaré pour sa part que son syndicat appellerait « sur tous les sites français à ce que les salariés Michelin fassent grève pour montrer leur mécontentement et leur soutien aux salariés de ces deux sites. »


« La CFDT demande à la direction de revoir son projet en négociant avec ses représentants du personnel (et) interpelle aussi le ministre de l’Industrie pour exiger de Michelin de revoir sa position sur la fermeture de ces deux sites », a réagi de son côté la CFDT dans un tract.

Marc Ferracci a dit mardi regretter la décision de Michelin de fermer les deux usines mais a seulement appelé à un plan d’accompagnement « exemplaire » des salariés et des territoires.

UN PROBLEME DE VITESSE D’AJUSTEMENT

Le groupe clermontois a annoncé que la majeure partie des salariés touchés quitteraient le groupe et se verraient proposer un accompagnement « en mobilité professionnelle externe », tandis que les autres bénéficieront soit de mesures de pré-retraite, soit d’un accompagnement pour être reclassé au sein de l’entreprise.

Pour financer ce plan, Michelin enregistrera une provision d’environ 330 millions d’euros en charges non récurrentes dans ses comptes consolidés au 31 décembre 2024, a-t-il ajouté.

« Ces dernières années, les marchés européens des pneus tourisme-camionnette et poids lourd se sont profondément transformés pour s’orienter fortement vers les pneus à bas prix issus principalement d’Asie », a expliqué Michelin dans un communiqué.

« L’engagement remarquable des équipes et les efforts du groupe n’ont pas suffi à préserver la viabilité de ces deux sites, lourdement impactés par (…) la dégradation de la compétitivité de l’Europe, notamment du fait de l’inflation et de la hausse des prix de l’énergie », a-t-il ajouté.

Dans une interview aux Echos, le directeur général de Michelin Florent Menegaux pointe également du doigt la lenteur réglementaire de l’Europe pour s’adapter à la compétition, notamment celle des pneus de mauvaise qualité qui s’usent trop vite.

« Nous avons réclamé pendant des années un texte sur l’abrasion (…) Il nous a fallu six à sept années pour convaincre, et ce règlement ne sera applicable que fin 2027 », a-t-il expliqué. « Il y a un problème de vitesse d’ajustement. Quand les Etats-Unis mettent en place l’IRA, ils le font en quelques semaines. »

Michelin, qui a déjà annoncé un an plus tôt la fermeture de deux sites allemands de pneus poids lourds, a abaissé le mois dernier sa prévision de résultat annuel pour tenir compte d’un ralentissement plus marqué que prévu du marché automobile au troisième trimestre.

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