Politique
Le gouvernement Barnier renversé par une motion de censure
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Le mercredi 4 décembre 2024, le gouvernement de Michel Barnier a été renversé par une motion de censure votée à l’Assemblée nationale, une première en soixante-deux ans sous la Ve République. Le texte, déposé par le Nouveau Front Populaire (NFP), a recueilli 331 voix, bien au-delà des 288 nécessaires. Cet événement marque un tournant décisif dans la crise politique qui secoue la France depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin dernier.
Michel Barnier, qui avait été nommé Premier ministre en septembre, a immédiatement annoncé qu’il présenterait sa démission au président de la République. Emmanuel Macron doit s’exprimer ce soir à 20h pour éclairer les Français sur les prochaines étapes.
Une coalition hétéroclite pour faire tomber le gouvernement
La chute du gouvernement Barnier repose sur une alliance inhabituelle entre le Nouveau Front Populaire, le Rassemblement National (RN) et une frange de l’Union de la Droite Républicaine (UDR). Cette coalition a dénoncé un projet de loi de financement de la Sécurité sociale qualifié de « budget d’austérité ».
À la tribune, Marine Le Pen, présidente du groupe RN, a justifié ce vote : « La politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget, un tel gouvernement, un tel effondrement. Le chaos est déjà là. »
De son côté, Éric Coquerel, député de La France Insoumise, a pointé du doigt une absence de compromis de la part du gouvernement : « La légitimité de ce gouvernement est entachée. Il était temps d’y mettre fin. »
Barnier plaide la réalité économique
Michel Barnier, quant à lui, a tenté de défendre son bilan et de mettre en garde contre les conséquences de ce renversement. « Soixante milliards d’intérêts sur la dette, voilà ce que les Français doivent payer chaque année. Cette réalité ne disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure. Elle se rappellera à tout gouvernement quel qu’il soit », a-t-il déclaré avec gravité.
Cependant, son discours n’a pas suffi à convaincre une Assemblée nationale fragmentée, où les blocs idéologiques semblent désormais inconciliables.
Une incertitude politique grandissante
La chute du gouvernement Michel Barnier plonge la France dans une période d’incertitude majeure. Alors que le pays est toujours sans budget pour 2025, Emmanuel Macron se retrouve contraint de nommer un nouveau Premier ministre dans les jours à venir.
Le président socialiste du groupe parlementaire, Boris Vallaud, a plaidé pour une solution de gauche : « La France a besoin d’un Premier ministre en cohérence avec la volonté de changement exprimée par les électeurs. »
Dans un contexte de tensions croissantes, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise, a prédit sur le réseau social X : « Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans. »
Emmanuel Macron face à une pression accrue
Revenu d’un déplacement en Arabie Saoudite, le président de la République a affirmé qu’il irait « jusqu’à la dernière seconde » de son mandat, rejetant toute idée de démission malgré les appels pressants de ses opposants.
Les prochains jours seront décisifs pour Emmanuel Macron, alors qu’il s’apprête à désigner un successeur à Michel Barnier. Les regards se tournent vers samedi, jour de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, où un éventuel discours présidentiel pourrait tracer les contours de la suite.
Dans cette crise sans précédent, l’issue demeure incertaine, mais une chose est claire : l’équilibre du pouvoir en France est plus précaire que jamais.