Charente-Maritime
La tour Saint-Nicolas sous surveillance : La Rochelle engage des travaux de sauvetage d’urgence

À La Rochelle, l’une des figures emblématiques du Vieux-Port, la tour Saint-Nicolas, fait l’objet d’un chantier de sauvetage lancé en urgence. L’édifice du XIVe siècle, qui penche dangereusement et présente des risques de fissuration, nécessite une intervention immédiate. Selon France Bleu, un chantier d’envergure, mené par l’architecte en chef des monuments historiques, Olivier Salmon, a donc débuté pour empêcher l’effondrement d’un monument classé.
Une “vieille dame” en péril
Fermée au public depuis le 4 juillet 2024, la tour Saint-Nicolas montre des signes alarmants de faiblesse structurelle. « C’est une vieille dame qui commence à donner quelques signes de faiblesse », confie Olivier Salmon, chargé de la restauration des tours du Vieux-Port. Ce dernier explique que le bâtiment penche depuis sa construction au XIVe siècle, en raison d’un défaut originel de conception.
Dès l’élévation du premier étage, la tour avait commencé à s’incliner vers le port, obligeant les bâtisseurs de l’époque à modifier en urgence les fondations pour continuer l’édification. À l’origine du problème : un déséquilibre dans la répartition du poids sur les pieux de bois soutenant l’édifice.
Un danger immédiat
Malgré des réparations successives au fil des siècles, les mouvements récents détectés sur la structure ont alerté les spécialistes. Le risque est double : la tour pourrait non seulement basculer vers le sol, mais aussi se fracturer en plusieurs morceaux. « On a tout un faisceau de fissures qui font que la tour a tendance à se séparer en deux éléments », décrit l’architecte.
Face à ce constat alarmant, des travaux provisoires ont été lancés. Ils seront visibles dès cet été, avec l’arrivée d’une grue et la mise en place d’un cerclage métallique en hauteur autour de la tour.
Consolider pour mieux restaurer
Le chantier d’urgence, qui durera jusqu’au début de l’année prochaine, vise avant tout à stabiliser temporairement la tour. Cela inclura l’installation de grandes tiges métalliques traversantes, appelées tirants, pour « retenir cette tour et éviter qu’elle ne se déchire davantage », explique Olivier Salmon. L’objectif est de gagner du temps pour terminer les études techniques et formaliser un projet de restauration complet.
Un chantier au long cours
La véritable restauration ne débutera qu’en 2026 et s’étalera sur quatre à cinq ans. L’opération, minutieuse, devra intervenir à la fois sur les fondations, la structure maçonnée et le sol. Estimée à 25 millions d’euros (dont deux à trois millions pour la phase d’urgence), cette entreprise est jugée indispensable.
« Ce n’est pas de chance, ça tombe sur une génération plutôt qu’une autre. Là, ça tombe sur nous. C’est aujourd’hui qu’il faut la faire (…). Il faut intervenir maintenant », conclut Olivier Salmon. Une urgence patrimoniale que La Rochelle ne peut plus ignorer.