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Anjou Tourisme met en place une série d’actions pour développer le tourisme responsable dans le Maine-et-Loire

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Philippe Chalopin (à droite) et Sophie Yanou (à gauche) ont présenté ce jeudi les différentes actions environnementales d’Anjou Tourisme. Ils étaient accompagnés par visioconférence de Maëlys Nizan, Helena Rey de Assis et Hubert Vendeville.

Ce jeudi 6 mai, une convention sur l’environnement et le développement durable a été signée entre Anjou Tourisme et l’ONU, dans le but de promouvoir un tourisme plus responsable sur le département du Maine-et-Loire. L’occasion pour Sophie Yannou et Philippe Chalopin d’expliquer clairement les différentes étapes de ce processus.

Avec un peu plus de 170 sites touristiques, plusieurs millions de visiteurs et un chiffre d’affaire de 1,1 milliard d’euros chaque année, le Maine-et-Loire figure plus que jamais comme un territoire attractif et dynamique.

Changer progressivement le secteur du tourisme

Devant l’importance de ces chiffres et en lien avec son engagement environnemental, Anjou Tourisme souhaite sensibiliser et accompagner davantage l’ensemble des professionnels du secteur dans l’optique de produire une activité touristique plus responsable : « Notre idée, c’est de développer à l’échelle départementale, avec les professionnels et les offices de tourisme, une dimension durable au tourisme. Ce n’est pas seulement travailler sur les itinérances, mais c’est aussi changer le comportement » explique Philippe Chalopin, président d’Anjou Tourisme, « cela peut passer par exemple par une nouvelle approche de l’approvisionnement, de la gestion de l’eau de manière à mieux respecter l’environnement ».

Bousculant petit à petit l’industrie du voyage classique, le tourisme responsable veut produire une nouvelle façon de voyager, en préservant la nature et la biodiversité tout en favorisant l’économie de proximité. « Notre département se prête bien à cette possibilité. Nous faisons face à un tourisme familial, pas un tourisme de masse. On a donc une vraie demande et un véritable défi à relever […] L’idée, c’est que notre territoire éveille les consciences en plus de proposer un beau cadre touristique » continue-t-il.

La signature avec l’ONU d’un « Passeport Vert »

Suivant cette logique, Anjou Tourisme a signé ce jeudi 6 mai la convention « Passeport Vert », un dispositif porté par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et souhaitant créer des destinations d’excellence sur le plan du tourisme durable. « Cette convention avec l’ONU était importante pour nous et envoie un signal fort aux professionnels du territoire » estime Philippe Chalopin. Lancé en 1992, le PNUE a été mis en place pour répondre aux problèmes environnementaux à l’échelle internationale, nationale et régionale en promouvant des outils et des solutions utiles à l’essor du développement durable.

Par conséquent, l’opération « Passeport Vert » vise à amener au niveau régional une économie touristique en lien avec la nature alors qu’actuellement, elle est responsable de 8% des émissions globales de gaz à effet de serre. « Nous espérons grandement que les Passeports Verts permettront d’apporter des pistes de réflexions et des réponses à cette problématique » soulève Helena Rey de Assis, représentante de l’ONU Environnement présente par visio-conférence cet après-midi. Le dispositif, à envergure internationale, « n’est pas un label mais un engagement du territoire et de ses prestataires à développer un tourisme plus respectueux. Les professionnels s’engagent de façon libre et gratuite, le but étant d’offrir à tous un moyen de changer et de s’adapter aux évolutions climatiques ». En signant donc cet accord, l’agence Anjou Tourisme s’engage à mettre en œuvre, dans l’ensemble du Maine-et-Loire, un plan d’actions s’articulant autour de quatre axes : rassembler et renforcer les coopérations ; respecter la planète et la préservation des ressources ; innover et renforcer la solidarité ; construire une stratégie de marketing responsable.

Le tourisme dans le Maine-et-Loire génère chaque année plus de 900 millions d’euros.

Un plan d’actions concret

Ainsi, pour accompagner concrètement les professionnels et les offices de tourisme dans cette démarche, Anjou Tourisme a fait appel au cabinet-conseil nantais Betterfly Tourism, fondé il y a 10 ans par Hubert Vendeville : « l’objectif de l’entreprise est de massifier le passage à l’acte des acteurs du tourisme sur le plan du développement durable ». En 2016, Butterfly Tourism développe une méthodologie spécifique se basant sur une plate-forme en ligne d’accompagnement des collectivités locales. Anjou Tourisme et ses partenaires ont donc pu bénéficier de plusieurs jours de formation sur-mesure visant à encadrer la construction et l’instauration d’une stratégie départementale partagée.

50 millions d’euros de l’Etat ?

Enfin, afin d’aider au mieux chaque prestataire pour réaliser ce plan, Anjou Tourisme a été missionné de déployer sur le département le Fonds Tourisme Durable, d’une enveloppe de 50 millions d’euros pour toute la France. Porté par l’ADEME, « ce fonds d’un an consiste à aider les hébergeurs, les restaurateurs ou les sites de visites par un financement d’une part de leurs investissements liés au développement durable » notifie Sophie Yannou, directrice d’Anjou Tourisme. « C’est une façon de répondre à certains enjeux identifiés dans le cadre de la démarche Passeport Vert ».

Pour ce faire, une chargée de mission en développement durable a été embauchée par l’agence pour superviser l’ensemble : « Cette personne-ressource coordonne le déploiement de ces missions, en présentant notamment la démarche aux différents acteurs pour qu’ils comprennent au mieux les enjeux environnementaux, économiques et sociaux » précise Philippe Chalopin. « Elle va aussi voir chaque prestataire pour faire gratuitement un diagnostic environnemental global. Elle les accompagne ensuite pour rentrer leur plan d’aide sur la plateforme de l’ADEME afin d’accéder au Fonds Tourisme Durable » ajoute Sophie Yannou.

Actuellement, le plan d’Anjou Tourisme ne peut pas se fixer d’objectif précis, tant il est essentiel d’avancer actions par actions. En revanche, il semble avoir administré un vent de possibilités pour arriver petit à petit à un tourisme responsable. « Les différents territoires du département étaient un peu démunis. Ils voulaient être plus exemplaires mais ne savaient pas réellement comment faire. Avec ce Passeport Vert, ce guide de Betterfly Tourism et ce Fonds Tourisme Durable, on a réussi à rendre concret notre plan d’actions. Il va s’ériger dans le temps » conclut Philippe Chalopin.

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