Citoyenneté

Accessibilité des bus : APF France handicap saisit la justice

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Crédit : Angers Info

Le 17 juillet prochain, APF France handicap se présentera au tribunal judiciaire d’Angers pour dénoncer une situation qu’elle juge intolérable : trop d’arrêts de bus restent inaccessibles aux personnes en situation de handicap, malgré des années de promesses.

Un constat alarmant
D’après deux rapports réalisés en 2023 par l’association, plus d’un arrêt urbain sur deux ne permet pas aujourd’hui à une personne en fauteuil roulant de monter dans un bus. Et le constat est encore pire en périphérie : 9 arrêts sur 10 sont jugés inaccessibles. Cela fait pourtant plus de 5 ans que l’association alerte les responsables locaux et la société IRIGO, qui exploite les transports en commun angevins.

Une promesse non tenue
En 2015, les élus s’étaient engagés à rendre l’ensemble du réseau de bus accessible d’ici 2018 pour la ville et 2021 pour les communes voisines. Dix ans plus tard, seulement 48 % des arrêts sont aux normes, selon les chiffres d’Angers Loire Métropole eux-mêmes. Le reste est soit non conforme, soit même “indéterminé”.

Des infos trompeuses pour les usagers ?
Autre problème pointé du doigt : des pictogrammes “PMR” (Personnes à Mobilité Réduite) figurent sur les documents d’IRIGO, alors que certains de ces arrêts sont en réalité inaccessibles, comme l’a prouvé un commissaire de justice. APF France handicap dénonce une communication trompeuse.

Le cas du quartier Barra : un isolement total
L’association alerte aussi sur la suppression en 2023 d’un arrêt pourtant accessible, juste derrière le CHU : l’arrêt Joseph Wresinski. Il desservait deux maisons de retraite, un béguinage pour seniors, plusieurs structures d’aide au handicap, un lycée professionnel, un centre de formation en soins infirmiers… Aujourd’hui, plus aucun transport adapté ne dessert ce microquartier.

Une demande simple : respecter la loi
Pour APF France handicap, cette action en justice n’est pas un coup d’éclat mais une nécessité : faire respecter la loi. La Loi d’Orientation des Mobilités de 2019 garantit aux personnes handicapées le droit de se déplacer et d’être correctement informées sur les conditions d’accessibilité. Pour l’instant, ces droits sont loin d’être respectés. « On ne demande pas des privilèges, on demande juste que chacun puisse prendre le bus, comme tout le monde », résume un membre de l’association.

L’audience aura lieu le mercredi 17 juillet à 9h30, au tribunal judiciaire d’Angers.

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