Maine-et-Loire
Lutte contre la précarité : un coup de massue budgétaire dans le Maine-et-Loire
Les associations et acteurs sociaux du Maine-et-Loire sont sous le choc. Le budget alloué par l’État dans le département chute brutalement de 82 % en 2025. Une décision jugée incompréhensible alors que la précarité et les besoins alimentaires ne cessent d’augmenter.
Actée fin mai, c’est une décision qui a fait l’effet d’une bombe. Dans le cadre du programme BOP 304, enveloppe budgétaire dédiée à l’inclusion sociale, à la protection des personnes et à l’aide alimentaire, les associations du Maine-et-Loire ne recevront cette année que 55 000. En 2024, ce montant s’élevait à 305 000 euros. Soit une baisse de 82 %.
Ces fonds permettaient de financer des lieux d’accueil et des distributions alimentaires pour les personnes en situation de grande précarité. « Nous sommes consternés », déclare Bruno André, président de Resto-Troc. « On pouvait s’attendre à des coupes budgétaires, mais pas dans ce domaine et encore moins de cette importance. Là, on enlève le pain de la bouche des affamés », ajoute son directeur, Guillaume Mahaza.
Des structures essentielles menacées
Les acteurs associatifs alertent : cette décision tombe alors que les besoins n’ont jamais été aussi élevés. En 2024, les distributions alimentaires ont concerné de nombreuses familles, des étudiants et des personnes sans domicile fixe.
Parmi les structures concernées, certaines comme les Restos du Cœur, Resto-Troc ou encore le Secours populaire, sont directement impactées. Ces dernières, qui s’occupent notamment de la distribution de repas, vont devoir s’adapter. « C’est un véritable tsunami, on ne pourra plus aider autant de familles », alerte Ludovic Cadeau, secrétaire général de la fédération départementale de Maine-et-Loire du Secours populaire. « C’est une situation de grand danger. Ces personnes que l’on aide, on les retrouvera à la rue », ajoute-t-il.
D’autres comme le Jardin de Cocagne Angevin, France Terre d’Asile et SOLAAL, ne sont pas touchées dans un premier temps, mais par ricochet. Laurent Lelore, pour l’association SOLAAL, qui organise la collecte de dons agricoles pour les organisations d’aide alimentaire, explique : « Notre rôle est d’organiser la collecte, mais nous avons besoin des associations qui distribuent ensuite aux bénéficiaires. Comme elles sont directement touchées par cette mesure, nous le sommes aussi.«
Les dons plus nécessaires que jamais
Dans ce contexte, les dons alimentaires des particuliers sont primordiaux pour continuer de faire fonctionner cet écosystème solidaire, en attendant qu’une solution durable soit trouvée. « Nous allons nous organiser pour maintenir au maximum nos activités, mais nous attendons que l’État fasse quelque chose par rapport à cette décision qui a été prise », annonce Ludovic Cadeau.
Colin Delpy