Citoyenneté

François Bayrou serre la vis : ce qui nous attend en 2026

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Archives. François Bayrou prononce un discours à l’Assemblée nationale à Paris, France. /Photo prise le 3 mars 2025/REUTERS/Stéphane Mahé

C’est un plan de rigueur XXL que François Bayrou a dévoilé mardi 15 juillet lors d’une conférence de presse à Matignon. Face à une dette publique qui dépasse les 3 100 milliards d’euros et un déficit toujours trop élevé, le Premier ministre a présenté un plan de 44 milliards d’euros d’économies pour l’année 2026. Une annonce qui a immédiatement fait réagir l’opposition, les syndicats et les élus locaux.

Une « année blanche » pour les finances publiques

Pour François Bayrou, il faut agir maintenant, sans attendre que la situation ne devienne incontrôlable. Le mot d’ordre du gouvernement : 2026 sera une « année blanche ». Autrement dit, aucun budget ministériel ne sera augmenté, à l’exception de celui de la Défense. Ni les pensions, ni les salaires des fonctionnaires, ni les prestations sociales ne seront revalorisés. Pas non plus d’ajustement du barème de l’impôt sur le revenu à l’inflation. Une façon brutale mais assumée de geler les dépenses publiques, sans pour autant réduire ce qui existe déjà.

Deux jours fériés en moins : une mesure qui passe mal

Mais cette austérité ne s’arrête pas là. Deux jours fériés pourraient être supprimés : le lundi de Pâques et le 8 mai, jugés « non essentiels » par le chef du gouvernement. Selon lui, ces suppressions rapporteraient plusieurs milliards à l’État, en augmentant l’activité du pays. Une proposition qui a déclenché une véritable bronca à droite comme à gauche, notamment chez Jordan Bardella, qui a affirmé que « pas un seul député RN n’acceptera » cette mesure.

Les collectivités locales aussi mises à contribution

Les collectivités locales ne sont pas épargnées. L’État va leur demander 5,3 milliards d’euros d’économies en 2026, soit 13 % de l’effort global, selon François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire. Cela passera notamment par le maintien d’une ponction d’un milliard d’euros sur leurs recettes fiscales, déjà mise en place en 2025. Ce dispositif, très critiqué par les élus locaux, risque d’enflammer les relations entre l’État et les territoires.

Des sanctions pour les entreprises en retard de paiement

Côté entreprises, le gouvernement veut mettre fin à certaines pratiques abusives. François Bayrou a annoncé que les retards de paiement seront désormais sanctionnés par des amendes pouvant aller jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires. Une mesure censée protéger les petites entreprises, souvent en difficulté à cause de délais de paiement excessifs.

Une réforme des aides sociales en préparation

Parmi les nouveautés marquantes, le Premier ministre a également annoncé un projet de création d’une « allocation sociale unifiée ». L’idée est de regrouper plusieurs aides en une seule pour simplifier le système et mieux cibler les bénéficiaires. Ce projet devrait être présenté dans une loi à l’automne, tout comme un autre texte contre la fraude sociale et fiscale. Le gouvernement veut ainsi récupérer plus efficacement les sommes indûment perçues et traquer les niches fiscales jugées inefficaces.

Moins d’avantages pour les plus aisés

François Bayrou a été clair : il faudra aussi faire le ménage dans les avantages fiscaux et sociaux. Il vise notamment les abattements pour frais professionnels dont bénéficient certains retraités aisés, qu’il ne juge plus justifiés. Il promet en revanche de ne pas toucher aux petites retraites ni aux retraites moyennes. Le gouvernement entend également s’attaquer aux niches fiscales arrivant à expiration, qui ne sont plus utiles ou efficaces.

Une taxe sur les colis pour lutter contre la concurrence déloyale

Autre proposition surprise : une taxe sur les petits colis. Bayrou veut ainsi freiner la concurrence déloyale liée au commerce en ligne, notamment en provenance de plateformes étrangères. Cette mesure, encore floue, vise à rétablir une forme d’équité fiscale entre les acteurs français et les géants du e-commerce.

Santé : 5 milliards d’économies visés

Même le domaine de la santé n’échappe pas au coup de rabot. Le gouvernement compte réaliser 5 milliards d’euros d’économies, en jouant notamment sur les franchises médicales et sur la gestion des Affections de Longue Durée (ALD). François Bayrou assure cependant que le panier de soins ne sera pas réduit, et que l’accès aux traitements essentiels restera garanti.

L’opposition vent debout, Bayrou assume le risque

Dans un contexte où le gouvernement n’a pas de majorité absolue, les oppositions montent au créneau. Jean-Luc Mélenchon réclame déjà le départ de Bayrou, dénonçant des « injustices » inacceptables. Mais le Premier ministre reste droit dans ses bottes : « Le gouvernement veut changer les choses, et qu’importe le risque de censure« , a-t-il lancé. Il n’écarte pas, si nécessaire, le recours à un référendum, pour faire valider son plan directement par les Français.


En résumé, François Bayrou propose un plan de redressement budgétaire aussi ambitieux que risqué. Gel des dépenses, suppression de jours fériés, pression sur les collectivités, coups de balai sur les niches fiscales, réforme des aides… Le cap est clair : l’heure est à l’effort collectif pour redresser les comptes publics. Reste à savoir si le pays est prêt à le suivre.

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