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Levothyrox. L’endocrinologue du CHU d’Angers Patrice Rodien fait une mise au point.

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Levothyrox. L’endocrinologue du CHU d’Angers Patrice Rodien fait une mise au point.

Lundi matin, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait état sur RTL de 9000 signalements d’effets indésirables par les patients prenant du Levothyrox et a reconnu un problème d’information des malades.

Le Professeur Patrice Rodien, vice-président de la Société Française d’Endocrinologie (SFE), coordonnateur du centre de référence des maladies rares de la thyroïde et des récepteurs hormonaux au CHU d’Angers et les experts médicaux souhaitent appeler à une analyse sereine et rappeler quelques préconisations d’usage.

« Il convient de séparer ce qui relève d’une inquiétude légitime, d’un mécontentement voire d’une colère face à une communication, peut-être imparfaite, d’une part et ce qui relève de réels problèmes médicaux d’autre part. » explique l’endocrinologue angevin Patrice Rodien

Mise sur le marché fin mars 2017, la nouvelle formule du Levothyrox avait été réclamée dès 2012 au laboratoire Merck par l’Agence du médicament. La teneur en substance active dans les comprimés était aléatoire selon les lots. Un dérèglement provenant du lactose présent dans le comprimé et qui est un excipient à effet notoire. Aussi, dans la nouvelle formule du Levothyrox, celui-ci est remplacé par du Mannitol et de l’acide citrique. Pour autant cette nouvelle formule du médicament ne conviendrait pas à certains.

« Ce procédé n’est pas exceptionnel : un certain nombre de médicaments subissent ainsi, au cours de leur «  vie  », des modifications de procédés de fabrication avec l’approbation des autorités de régulation. Le lactose, un excipient auquel certains patients sont intolérants, a été supprimé et remplacé par du mannitol à très faible concentration et de l’acide citrique anhydre La pratique nous a appris qu’une variation, même modeste, de la dose absorbée par le tube digestif pour une même dose ingérée peut aboutir à un déséquilibre hormonal et à des symptômes. Ces symptômes, comme ceux de l’hypothyroïdie et de l’hyperthyroïdie, sont peu spécifiques, parfois ressentis au cours d’autres maladies, mais indéniablement réels. » explique le Spécialiste du CHU d’Angers

Selon les derniers chiffres de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les déclarations d’effets indésirables dus à la nouvelle formule du Levothyrox s’élèveraient à 5.000 sur les trois millions de personnes qui prennent du Levothyrox en France Au rang de ces effets indésirables se trouvent des crampes, des maux de tête, des vertiges ou encore la perte de cheveux. Les conclusions de l’enquête de pharmacovigilance seront publiées en octobre.

Liens d’intérêt

Pr Patrice Rodien, vice-président de la SFE, coordonnateur du centre de référence des maladies rares de la thyroïde et des récepteurs hormonaux au CHU d’Angers, déclare avoir bénéficié de la prise en charge par la société MERCK-SERONO de frais de voyage et d’hébergement lors de congrès internationaux, ainsi que d’honoraires pour communications lors de réunions scientifiques et médicales.

Pr Philippe Caron, président du GRT, est consultant pour le laboratoire MERCK-SERONO, et déclare avoir bénéficié de la prise en charge par la société MERCK-SERONO de frais de voyage et d’hébergement lors de congrès nationaux et internationaux, ainsi que d’honoraires pour communications lors de réunions scientifiques et médicales.

Pr Rachel Reynaud, présidente de la SFEDP déclare avoir bénéficié de la prise en charge par la société MERCK-SERONO de frais de voyage et hébergement lors de congrès et réunions scientifiques

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