Justice

Un couple de Saint-Georges-sur-Loire condamné après un violent « recouvrement de créance » à Loireauxence

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Un habitant de Saint-Georges-sur-Loire (Maine-et-Loire) actuellement incarcéré s’est vu infliger trente mois de prison ferme supplémentaires ce lundi 13 octobre 2025 par le tribunal correctionnel de Nantes après un violent « recouvrement de créance » à Loireauxence (Loire-Atlantique) le 11 février 2023.

Yoann XXX – originaire de Beaupréau et âgé aujourd’hui de 34 ans – comparaissait en visio-conférence depuis sa prison : il était « libre » dans ce dossier mais a été écroué après la révocation d’une « libération conditionnelle » suite à un « trafic de stupéfiants », avait-t-il été expliqué au début du procès. Il encourait théoriquement jusqu’à vingt ans de prison : il était considéré « en récidive légale » par la justice pour avoir été condamné le 2 février 2017 à cinq ans d’emprisonnement par la cour d’appel d’Angers pour une précédente « extorsion ».

Sa compagne était quant à elle jugée pour « complicité d’extorsion » dans cette « dette de stupéfiants » : le soir des faits, Jade XXX avait en effet conduit Yoann XXX chez Adam XXX, sur l’ancienne commune de La Chapelle-Saint-Sauveur, avec deux autres hommes.

Ils sont les deux seuls protagonistes de cette « expédition » à avoir été « identifiés », grâce à des photos retrouvées « sur Facebook » et grâce à « un logiciel de reconnaissance faciale » qui a exploité les images de vidéosurveillance du distributeur automatique de billets (DAB) du Crédit agricole de Varades (Loire-Atlantique) : Adam XXX y avait été vu en train de tenter vainement de retirer de l’argent. Un « petite discussion » avait eu lieu au retour à son domicile ; il aurait alors « spontanément » remis un PC portable, sa PlayStation 4 et un home cinema.

LE COMMANDITAIRE PRESUME « BIZARREMENT » PAS POURSUIVI

Cet homme – absent au procès – avait initialement été « surpris dans sa salle de bains » et « roué de coups » pour payer « 300 € » pour les « trois grammes » de stupéfiants qu’il avait achetés à crédit pour « 180 € ». Il était parvenu à « se réfugier chez son voisin » en « prétextant » à ses agresseurs que sa carte bancaire s’y trouvait ; ce dernier, Mickaël XXX, avait alors à son tour été frappé « dans son salon » ; « sorti brutalement » et « plaqué au sol », il avait reçu « des coups de pied sur tout le corps » alors que son fils de 16 ans se trouvait dans sa maison.

Les « multiples lésions traumatiques » recensées par un médecin « en particulier au visage » avaient conduit les gendarmes à donner du crédit aux propos de Mickaël XXX, qui avait été à l’origine de l’appel passé à leurs services le soir-même « vers 22h », a recontextualisé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes. Le « commanditaire » présumé de cette extorsion, un habitant de La Possonnière, n’a toutefois « bizarrement » été entendu que comme « simple témoin » et n’a pas été inquiété par la suite, s’est étonnée la magistrate.

Lors du procès, Yoann XXX a expliqué avoir été « obligé » par cet homme surnommé « Burley » de « monter » à Loireauxeence ; « dans l’énervement » et « avec un peu d’alcool », il a « obligé » sa compagne à le suivre. Mais il serait alors tombé dans un « guet-apens » : « cinq personnes » sont « sorties d’une maison avec des battes de base-ball » pour le « niquer ». Le trentenaire de Saint-Georges-sur-Loire aurait finalement « jeté dans une déchetterie » la PS4, le PC portable et le home cinema d’Adam XXX car son matériel « ne marchait pas ».

Lors de la procédure, il avait déjà reconnu être « parti en live » après s’être fait « monter le cerveau » par son commanditaire qui lui « mettait la pression ». « Mais je n’y allais pas pour tuer, je ne suis pas un fou quand même » a dit Yoann XXX aux membres du tribunal pour les rassurer. Sa compagne Jade XXX, avec qui il est en couple depuis 2022, était elle restée « au loin » : elle « ne voulait pas prendre une patate gratuitement », a-t-elle expliqué. Elle est donc « choquée » d’avoir été poursuivie pour « complicité d’extorsion » dans cette affaire.

IL SUIT UNE FORMATION DANS UN « METIER D’AVENIR »

La jeune femme de 24 ans de Saint-Georges-sur-Loire, qui regardait déjà « de loin » le trafic de stupéfiants de son compagnon, n’était toutefois pas complètement inconnue de la justice : elle a déjà été condamnée à deux reprises pour un « usage de stupéfiants » et une « conduite sous l’emprise de stupéfiants ». Sur un plan socio-professionnel, cette « cuisinière en restauration » « va se remettre en intérim » car « la saison est terminée ». Elle fait par ailleurs « du ménage chez un petit papi depuis deux ans », a-t-elle précisé.

Son compagnon, père de deux enfants de 8 et 10 ans nés d’une précédente union mais qu’il ne voit plus, a lui un CAP de Plâtrier plaquiste et un autre de « pisciniste » à son actif. Mais « c’est compliqué » pour lui de trouver un travail depuis sa « première peine de prison » en 2016 : Yoann XXX a il est vrai été condamné onze fois depuis 2010, que ce soit pour des délits routiers ou des affaires de drogues. Mais il « ne consomme plus » de stupéfiants en prison, a-t-il assuré au tribunal, alors qu’il fumait pourtant du cannabis « depuis ses 16 ans ».

Yoann XXX avait aussi mis en avant ses perspectives de réinsertion professionnelle puisqu’il suit en prison une « formation » dans le « métier d’avenir » de « technicien réparateur en EDPM », c’est-à-dire des Engins de déplacement personnel motorisé comme « des trottinettes électriques » ou « des gyropodes ». « C’est vachment recherché », avait-il assuré au tribunal.

Pour cette « expédition punitive » liée à un « recouvrement de créance », le procureur de la République avait requis trente mois de prison à son encontre et dix mois avec sursis probatoire pour sa compagne. « J’ai fait pas mal de merde dans ma vie, mais est-ce que j’aurai le droit à une deuxième chance ? », s’était lamenté le trentenaire, qui était jusqu’alors « libérable au 27 novembre 2027 » et qui espère « avoir son propre magasin » de trottinettes électriques et donc « être son propre chef ». Le tribunal a toutefois suivi les réquisitions du parquet à son encontre, et s’est contenté de dix mois de prison avec sursis simple et d’une interdiction du port d’arme pendant un an pour sa compagne. Les deux se défendaient seuls à l’audience, sans avocat. Le montant des dommages et intérêts qu’il devront verser à Mickaël XXX sera fixé ultérieurement./GF

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