Economie

Le groupe angevin Rémy Cointreau abaisse ses objectifs annuels du fait d’un marché plus difficile en Chine

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Photo du logo de la liqueur Cointreau dans la distillerie du groupe Remy Cointreau à Saint-Barthélemy-d’Anjou. /Photo prise le 8 février 2019/REUTERS/Stéphane Mahé

Le groupe angevin Rémy Cointreau a connu un premier semestre en demi-teinte sur son exercice 2025-2026. Le spécialiste des spiritueux haut de gamme enregistre un chiffre d’affaires de 489,6 millions d’euros, en baisse de 4,2 % à périmètre et taux de change constants. En données publiées, la chute atteint 8,3 %, notamment en raison d’un effet défavorable des devises (dollar et renminbi).

Un marché chinois qui se contracte

Le principal coup de frein vient d’Asie, et plus particulièrement de Chine, où le groupe fait face à « un environnement de marché plus difficile », selon sa direction. Les ventes y reculent de près de 15 %.

Ce recul s’explique par un ralentissement de la consommation, un calendrier moins favorable — le festival de la mi-automne ayant été décalé de trois semaines — et quelques perturbations persistantes dans les ventes duty-free.

Cette baisse impacte directement la division Cognac, cœur historique du groupe, dont les ventes chutent de 7,6 % en organique sur le semestre. Les spiritueux de la maison Rémy Martin souffrent notamment sur le segment haut de gamme en Chine.

L’Amérique du Nord sauve la mise

Bonne nouvelle en revanche du côté des Amériques, où les ventes progressent de 12,8 %. Cette région enregistre une forte demande pour le cognac, et les distributeurs (« depletions ») continuent d’écouler leurs stocks à bon rythme.

La zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) reste plus timide, avec des ventes en baisse de 9,2 %. Le groupe évoque une consommation atone et une forte pression concurrentielle sur un marché saturé de promotions.

Les liqueurs résistent, les marques partenaires reculent

Si le cognac souffre, la division Liqueurs & Spiritueux s’en sort mieux : les ventes progressent de 4,1 % en organique, portées par les marques Cointreau et The Botanist. Le lancement du Cointreau Citrus Spritz, prêt à servir, rencontre un bon accueil.

En revanche, les marques partenaires, distribuées pour le compte de tiers, plongent de près de 36 %.

Des prévisions annuelles revues à la baisse

Face à ce contexte mondial chahuté, Rémy Cointreau a choisi de réviser ses objectifs pour l’exercice 2025-2026.

Le groupe table désormais sur une croissance organique comprise entre stable et légèrement positive, contre une progression « moyenne à solide » annoncée précédemment.

Le résultat opérationnel courant devrait, lui, reculer entre 10 % et 15 %, en raison notamment de la faiblesse des devises.

Malgré cette prudence, la direction assure vouloir poursuivre ses investissements, en particulier en Chine et aux États-Unis, afin de préparer le retour à la croissance.

Une période d’ajustement pour le groupe angevin

Entreprise emblématique d’Angers, Rémy Cointreau traverse une phase d’adaptation dans un contexte économique mondial encore incertain. Si la Chine reste une source d’inquiétude, les performances américaines et le dynamisme de ses marques phares laissent espérer un rebond progressif à moyen terme.

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