Cholet
Procès feu artifice mortel à Cholet. « Dans la globalité on n’a pas été bon » indique le directeur de la police municipale
Méconnaissance du périmètre de sécurité, manque de préparation: les auditions mardi au tribunal d’Angers d’experts en pyrotechnie et du chef de la police municipale ont fait ressortir « une chaîne d’incompréhensions » ayant conduit à deux morts lors du feu d’artifice à Cholet le 14 juillet 2022.
Un garçon de sept ans et sa sœur de 24 ans « sont décédés des suites de blessures comparables à des blessures de guerre », a rappelé le président du tribunal, Lionel Ascensi, en interrogeant le responsable de la police municipale choletaise, appelé à la barre comme témoin.
Le soir du drame, plusieurs projectiles sont tombés au milieu de spectateurs à quelques dizaines de mètres du pas de tir, zone qui aurait dû être interdite au public.
Leurs parents et le compagnon de la jeune femme ont été gravement blessés. Douze autres personnes ont subi des blessures lors du feu d’artifice organisé par la ville de Cholet.
Le maire de Cholet Gilles Bourdouleix, son adjoint Patrice Brault, la société pyrotechnique HTP (devenue Féérie) et l’artificier principal, ainsi que l’association Cholet Evénements et son vice-président, chargée de l’organisation du feu d’artifice, sont jugés jusqu’à vendredi pour homicides et blessures involontaires.
Un temps court, 20 minutes, consacré à la préparation du feu d’artifice du 14 juillet lors d’une réunion en sous-préfecture, une vacance dans la hiérarchie administrative de la police municipale ou encore l’absence de distribution du plan matérialisant le périmètre de sécurité autour du pas de tir: l’audition du chef de la police municipale a fait ressortir différents manquements.
Trouvait-il « raisonnable » d’organiser un feu d’artifice dans ces conditions et que la mairie ne s’assure pas des mesures de sécurité prises ?, lui a demandé le président du tribunal.
« Je ne sais pas quoi vous dire, je suis désolé », a répondu d’une petite voix le policier. « Dans la globalité on n’a pas été bon » sur la sécurité, a-t-il reconnu, disant s’en vouloir.
Dans la matinée, un expert en pyrotechnie a évoqué « une chaîne d’incompréhensions » sur le périmètre de 150 mètres autour du pas de tir, qui aurait dû être interdit au public. « Cholet Evénements n’a pas intégré du tout la différence entre la zone pyrotechnique et la zone de sécurité », a-t-il explicité.
Avec un autre expert, il a questionné l’installation choisie par la société pyrotechnique HTP et l’artificier principal pour tirer le feu d’artifice, qui a conduit à un incident et au départ de fusées à l’horizontale.
Les parties civiles entendues lundi avaient décrit une centaine de personnes à proximité du pas de tir, l’absence de barrières, de signalisation indiquant un danger, ou encore de policiers et le sentiment d’être en confiance, avant « une scène de guerre ».