Charente-Maritime
À Pons, les salariés de la Maison Colibri se mobilisent contre la fermeture annoncée de leur usineUn site historique menacé après 130 ans de production
À Pons, en Charente-Maritime, l’inquiétude grandit autour de l’avenir de la Maison Colibri, l’une des plus anciennes fabriques de madeleines de France. Ce mardi matin, une trentaine de salariés se sont rassemblés devant l’usine et aux abords d’un rond-point très fréquenté pour alerter la population sur la fermeture programmée du site, annoncée pour la fin de l’année 2026.
Fondée il y a près de 130 ans, l’entreprise fait partie intégrante du patrimoine local. Le groupe Roullier, propriétaire de l’usine via sa filiale Paticéo, justifie cette décision par la situation déficitaire du site et l’absence de perspective de redressement à moyen terme.
Une mobilisation visible pour interpeller les automobilistes
Dès l’aube, les salariés ont déployé banderoles et tracts aux abords du rond-point qui mène à l’usine. Tout au long de la matinée, ils ont interpellé les automobilistes pour expliquer les enjeux de la fermeture et demander leur soutien. Camions, voitures et bus ont ponctué la mobilisation de nombreux coups de klaxon.
Les salariés espèrent ainsi sensibiliser le public à la fragilité du site, qui emploie une centaine de personnes, et rappeler l’importance économique et sociale de cette usine pour la commune et ses alentours.
Un groupe solide, mais des investissements ailleurs
À l’origine de la colère : la conviction que la fermeture n’est pas inéluctable. Le groupe Roullier, géant international pesant plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaires, prévoit notamment d’investir massivement sur un autre site, à Derval en Loire-Atlantique.
Pour les salariés, ces investissements pourraient tout aussi bien être réalisés à Pons pour moderniser la production et consolider les emplois locaux. Ils dénoncent le transfert du matériel et du savoir-faire vers un autre établissement, qu’ils perçoivent comme une délocalisation interne au groupe.
Un possible repreneur qui suscite scepticisme et amertume
Paticéo affirme être engagé dans un processus de recherche de repreneur pour le site ponais. Mais au sein du personnel, peu croient réellement à cette perspective. Beaucoup craignent qu’une éventuelle reprise ne s’accompagne d’un changement radical d’activité, incompatible avec l’histoire du lieu et les compétences des salariés.
Après plus d’un siècle de production de madeleines à Pons, les employés souhaitent avant tout préserver ce savoir-faire local et maintenir la fabrication sur place.
Un combat qui ne fait que commencer
Déterminés à défendre leur usine, les salariés envisagent déjà d’autres actions pour maintenir la pression sur le groupe Roullier et pour mobiliser élus, habitants et partenaires économiques. Pour eux, la sauvegarde de la Maison Colibri dépasse la simple défense de leurs emplois : elle concerne l’identité même de Pons et son ancrage industriel.