Maine-et-Loire
À Saint-Barthélemy-d’Anjou, un tableau du XVIIᵉ siècle retrouve sa place après deux ans de restauration
L’œuvre ancienne La mort d’une religieuse de Fontevraud, riche d’un passé aussi mystérieux que fragile, a réintégré l’église de Saint-Barthélemy-d’Anjou après une restauration approfondie. Cette intervention a permis de redonner au tableau son éclat d’origine, tout en respectant son histoire et son authentique patine.
Une œuvre énigmatique et marquée par le temps
Peu d’informations existent sur ce tableau du XVIIᵉ siècle. Ni l’identité du peintre, ni celle de la religieuse représentée, ni même la date précise de son arrivée dans l’église ne sont connues.
Classée monument historique, la toile avait déjà subi plusieurs interventions au XIXᵉ siècle, parfois malheureuses, qui l’avaient altérée.
Encrassée, assombrie et défigurée par des repeints, elle nécessitait un traitement complet pour retrouver lisibilité et harmonie.
Une restauration minutieuse et complexe
Le décrochage avait été effectué il y a deux ans. Depuis, le tableau a fait l’objet d’un long travail en atelier. Les restaurateurs ont dû retirer successivement deux couches de vernis oxydé et éliminer les interventions anciennes qui dénaturaient l’œuvre.
Un double nettoyage a permis de révéler les teintes d’origine, tandis que des retouches discrètes ont rétabli les nuances manquantes sans effacer les traces naturelles du temps.
La toile, qui présentait un format modifié et un support affaibli, a été renforcée grâce à un doublage adapté. Le châssis, fragilisé et vermoulu, a également été repris.
Le cadre restauré dans le même esprit
Le cadre a lui aussi bénéficié d’un travail spécifique. Les restaurateurs ont privilégié la conservation de son apparence ancienne, en préservant les marques d’usure et la patine plutôt que de chercher un rendu trop éclatant
L’objectif global était de restituer l’œuvre dans un état fidèle à son histoire, sans masquer les traces de son parcours.
Un retour très attendu dans l’église
Vendredi 14 novembre 2025, l’œuvre a enfin retrouvé sa place d’origine à Saint-Barthélemy-d’Anjou. Les services culturels de la commune, ainsi que les professionnels ayant participé au chantier, ont supervisé sa réinstallation.
Le coût total de la restauration s’élève à 11 965 €, financé en grande partie grâce au soutien de la Drac et du Département, qui ont apporté 60 % du budget.
Une page importante pour la valorisation du patrimoine
Le retour du tableau marque l’aboutissement d’un travail de sauvegarde relevant de la patience, de l’expertise et du respect de l’authenticité. Il permet également de mettre en lumière l’importance des interventions de conservation sur des œuvres fragiles et parfois méconnues, témoins précieux de l’histoire artistique et religieuse du territoire.