Charente
Ce matin, le Festival de la BD d’Angoulême 2026 alterne entre incertitudes, tensions et déclarations contradictoires
La tenue de l’édition 2026 du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême est plus incertaine que jamais. Mercredi matin, plusieurs sources annonçaient son annulation, notamment les grands éditeurs, tandis que la Région Nouvelle-Aquitaine insistait au contraire sur sa volonté de maintenir l’événement. Au cœur de cette cacophonie, le festival, prévu du 29 janvier au 1er février, semble désormais au point mort.
Un boycott massif des auteurs et éditeurs
Depuis plusieurs mois, le festival est secoué par un mouvement de contestation sans précédent. De nombreux auteurs appellent au boycott, dénonçant le mode de gouvernance du FIBD, les dérives commerciales de son opérateur 9e Art + et un manque général de transparence. Les grandes maisons d’édition, confrontées à la détermination des auteurs, ont fini par estimer qu’il n’était plus possible de tenir l’édition 2026 dans ces conditions.
Ces éditeurs affirment néanmoins vouloir œuvrer à une reconstruction du festival en 2027, avec un modèle apaisé et repensé.
Des tentatives de sortie de crise restées vaines
Malgré l’ampleur de la crise, plusieurs signaux récents pouvaient laisser espérer une issue favorable. L’association FIBD, propriétaire du festival, avait engagé un nouveau processus de sélection pour choisir l’organisateur des futures éditions, excluant 9e Art +. Les partenaires publics, de leur côté, tentaient de reprendre la main pour sécuriser la prochaine édition en transférant la procédure à une autre structure, l’Association pour le développement de la BD d’Angoulême.
Mais ces efforts n’ont pas suffi. En début de semaine, près de 300 autrices et auteurs, dont la dernière lauréate du Grand Prix, ont confirmé leur appel au boycott, réclamant une gouvernance renouvelée et un festival capable de refléter la diversité de la création.
Une communication contradictoire et un climat confus
Alors que de nombreux acteurs estiment que l’annulation est désormais inévitable, l’équipe de 9e Art + affirme que rien n’est officiellement tranché et que tous les scénarios restent possibles. Cette version contredit les informations rapportées au niveau national et entretient un climat de confusion autour de l’événement.
Dans l’urgence, l’État et les collectivités locales financeuses du festival se sont réunis ce mercredi pour tenter d’y voir clair. La Région Nouvelle-Aquitaine, principal soutien public, affirme vouloir coûte que coûte maintenir une édition en 2026, redoutant qu’une année blanche porte un coup fatal à l’événement.
Un avenir suspendu à des décisions imminentes
Malgré les divergences, une certitude se dégage : le festival traverse la plus grave crise de son histoire. Entre désaccords internes, perte de confiance des auteurs et incertitude institutionnelle, l’édition 2026 apparaît extrêmement compromise.