Manche

Une architecte du Cotentin condamnée pour abus des biens de sa société

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Un architecte a été condamné hier au tribunal de Cherbourg / DR

Une architecte de Valognes, aujourd’hui à la retraite, a été reconnue coupable d’avoir utilisé les ressources de son cabinet à des fins personnelles entre 2016 et 2021. Le tribunal de Cherbourg a rendu son jugement mardi 18 novembre 2025.

Une série d’accusations portées par ses successeures

L’affaire avait débuté à la suite d’un signalement effectué par les repreneuses du cabinet d’architecture. Elles dénonçaient des pratiques qu’elles estimaient préjudiciables pour la société : loyers jugés excessifs dans des locaux situés sur la propriété familiale de l’architecte, utilisation d’un appartement à Caen plus proche d’un usage privé que professionnel, voyages présentés comme des séminaires mais profitant surtout à des proches, ainsi que diverses dépenses assimilées à des frais personnels.

Selon les plaignantes, ces agissements auraient affaibli la situation financière de la structure reprise. Le parquet avait jugé la plainte suffisamment étayée pour engager une procédure pénale.

Une reconnaissance partielle des faits

Lors de l’instruction, nombre des faits dénoncés étaient prescrits. Seuls ceux encore juridiquement exploitables ont été examinés par le tribunal.
À l’issue du délibéré, la prévenue a été reconnue coupable de l’usage de biens sociaux à des fins étrangères à l’activité professionnelle. Le tribunal a rendu une condamnation comprenant six mois de prison avec sursis, une amende de 10 000 euros et une inéligibilité de trois ans.

Une procédure civile toujours en cours

Sur le plan financier, les repreneuses sollicitaient plusieurs indemnisations, tant pour le préjudice subi par leur société que pour leurs dommages personnels.
La cour a déclaré recevables uniquement les demandes de la société SAS Royer associés. Le montant exact du préjudice sera évalué lors d’une audience civile programmée le 23 février 2026. Les autres demandes individuelles devront être réexaminées dans un cadre approprié.

Une affaire emblématique des fragilités de certaines transmissions

Ce dossier met en lumière les tensions qui peuvent accompagner la reprise d’une activité professionnelle, lorsqu’anciens et nouveaux dirigeants s’opposent sur la gestion passée. Le tribunal a néanmoins apporté une réponse pénale ferme sur les faits reprochés, tout en renvoyant les questions d’indemnisation à une audience dédiée.

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