L’Orne face à un recul préoccupant de sa population

Le département de l’Orne continue de perdre des habitants, confirmant une tendance de fond qui s’installe dans la durée. Selon les derniers chiffres publiés par l’Insee en décembre 2025, l’Orne comptait 275 200 habitants au 1er janvier 2023, soit environ 1 400 habitants de moins chaque année depuis 2017. Une baisse régulière qui fait de ce territoire le département normand le plus touché par le recul démographique.

Une baisse parmi les plus fortes de France

Avec une diminution annuelle de 0,5 %, l’Orne enregistre la quatrième plus forte baisse de population en France métropolitaine, derrière la Haute-Marne, Paris et la Meuse. Cette évolution négative s’inscrit dans la continuité de la période 2012-2017, signe d’un déclin durable et structurel.

Le principal facteur de cette perte reste le solde naturel, très déficitaire. La diminution des naissances, combinée au vieillissement de la population et à l’augmentation du nombre de décès, explique l’essentiel de la baisse. En revanche, le solde migratoire montre une légère amélioration : bien qu’encore négatif, il se rapproche désormais de l’équilibre.

Des communes majoritairement touchées

Cette tendance concerne la grande majorité des communes ornaises. Alençon, la ville la plus peuplée du département, compte aujourd’hui environ 25 500 habitants. Si la baisse y est plus modérée que dans d’autres secteurs, la commune continue néanmoins de perdre des habitants, principalement en raison du déficit naturel. À Argentan et Flers, le recul est plus marqué, illustrant les difficultés démographiques rencontrées par les principales agglomérations du territoire.

Sur l’ensemble du département, seules trois communes de plus de 500 habitants ont vu leur population augmenter entre 2017 et 2023, soulignant l’ampleur du phénomène.

Une lecture nuancée des chiffres

Le président du Département de l’Orne, Christophe de Balorre, reconnaît la réalité de la baisse démographique, tout en appelant à relativiser. Selon lui, le recul observé reste moins brutal que celui connu lors des grandes vagues d’exode rural du XXᵉ siècle. Il met également en avant de nouveaux phénomènes, comme la double résidence, qui peuvent fausser la lecture statistique du nombre réel d’habitants.

Pour l’élu, ces chiffres rappellent surtout la nécessité de renforcer l’attractivité du territoire, en valorisant ses atouts naturels, son cadre de vie et son dynamisme local.

Une exception au sein de la Normandie

À l’échelle régionale, la situation est plus contrastée. La Normandie gagne légèrement des habitants grâce à un solde migratoire redevenu positif, même si le solde naturel est désormais déficitaire. Dans ce contexte, l’Orne apparaît comme le seul département normand à connaître une baisse continue et significative de sa population.