Vendée
1er mai : en Vendée, près d’une boulangerie sur deux pourrait ouvrir malgré les contraintes

La décision du tribunal de police de La Roche-sur-Yon, rendue ce 25 avril 2025, n’aura pas d’impact immédiat sur le fonctionnement des boulangeries pour le 1er mai. Les cinq boulangers vendéens, sanctionnés en 2024 pour avoir fait travailler leurs salariés lors de la fête du Travail, ont été relaxés, mais la législation demeure inchangée.
Selon Actu.fr, en vertu du droit en vigueur, il est interdit de faire travailler un salarié le 1er mai, jour férié chômé. Si l’ouverture des établissements est autorisée, elle se heurte donc à l’absence possible de main-d’œuvre. De nombreux professionnels, privés du soutien de leurs équipes, se voient contraints de fermer.
Une situation qui interroge la profession
Pour Aurélien Allaizeau, président de la fédération de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie vendéenne, cette règle soulève de nombreuses incompréhensions. « J’ai commencé comme apprenti en 1996. Depuis, je ne m’étais jamais posé la question et j’ai toujours travaillé le 1er mai », confie-t-il.
Malgré son expérience, sa boulangerie, Au Pain d’Auré aux Sables-d’Olonne, restera porte close ce 1er mai. En cause : les risques financiers en cas d’infraction. Une amende de 750 euros par salarié employé ce jour-là, et de 1500 euros pour chaque apprenti, menace les contrevenants. Employant habituellement 22 personnes sur trois sites, l’équation est rapidement dissuasive.
« À Paris, ils ont encore l’image du boulanger qui travaille seul avec sa femme. Ce n’est plus la réalité du métier. »
Une tolérance disparue et une législation attendue
Jusqu’à l’année dernière, les services de l’État faisaient preuve de souplesse. L’année 2024 et les amendes infligées à plusieurs établissements vendéens ont marqué un tournant. Cette sévérité a relancé les discussions sur l’adaptation de la loi à la réalité du métier. Un projet de réforme était en préparation avant la dissolution de l’Assemblée nationale.
En attendant un éventuel changement législatif, les boulangers s’organisent. Certains comptent ouvrir en s’adaptant, par exemple en modifiant les plannings pour travailler sans salariés, ou en réduisant la gamme de produits disponibles. « D’autres prendront le risque de travailler avec leur personnel », observe Aurélien Allaizeau. Il alerte aussi sur les dangers d’un contrôle ou des conséquences en cas d’accident du travail survenu ce jour-là.
Une ouverture partielle selon les zones
Le chiffre d’affaires potentiel d’un jeudi en pleine période de pont alimente également les réflexions. Dans les secteurs touristiques, notamment sur le littoral, plusieurs établissements prévoient de rester ouverts. Avant la décision de justice, Aurélien Allaizeau estimait que seulement 30 à 40 % des boulangeries vendéennes seraient ouvertes. Après la relaxe, il revoit légèrement cette proportion à la hausse, même si beaucoup avaient déjà organisé leurs plannings.
À l’approche du 1er mai, environ une boulangerie sur deux en Vendée pourrait finalement accueillir des clients.