Angers

Mondial de handball. Deux ex-noyangevins pour une place de Champion du Monde

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Deux ex-noyangevins pour une place de Champion du Monde, à gauche Bertrand Roiné et à droite Cédric Sorhaindo

La finale du Mondial messieurs de handball, dimanche (17h15) à Doha, marquera l’histoire même du sport, qu’elle consacre avec la France l’une des équipes les plus dominatrices qui aient jamais été, ou qu’elle signe l’avènement d’un nouvel acteur ambitieux, le Qatar. Deux ex-noyangevins se départageront pour un titre de Champion du Monde, Bertrand Roiné et Cedric Sorhaindo.

Le premier, Bertrand Roiné est né à Sainte-Gemmes d’Andigné (Maine-et-Loire) et formé à Angers-Noyant, Après avoir évolué en France et être devenu champion du monde 2011 avec l’Équipe de France, il rejoint en août 2012 le Qatar puis évolue avec sa sélection avec laquelle il participe au championnat du monde 2015 organisé au Qatar et participera à la finale de cet après-midi.

Cédric Sorhaindo est né le 7 juin 1984 à Trinité (Martinique), évolue au poste de pivot, et joue actuellement à Barcelone. Avec l’équipe de France, il est double champion du monde (2009 et 2011), champion olympique (2012) et champion d’Europe (2010, 2014). Il fait les beaux jours d’Angers Noyant de 2001 à 2004.

Un mot du formateur angevin et actuel coach d’Angers Noyant Laurent Sorin qui a vu grandir ces deux joueurs, c’était en février  2011 et les deux handballeurs venaient d’être sacré champion du Monde avec l’équipe de France . « Bertrand Roiné ,déjà 30 ans, symbolise à la fois la gentillesse et l’abnégation, la force et la tranquillité et de le voir monter sur la plus haute marche du podium mondial dans la meilleure équipe de tous les temps m’a procuré une joie presque fraternelle tellement son sourire était beau à voir. Cédric Sorhaindo, 26 ans, a réussi ce qu’il voulait, ce qu’il avait dans les tripes avant même d’arriver à Angers à 17 ans c’est-à-dire être en équipe de France et gagner des titres. Avec son côté jovial et nounours, c’est un colosse. Il a un grand sens de l’effort et a beaucoup progressé. Avec son attitude souvent discrète, il est franchement attachant »

L’analyse avant la finale

Vingt ans après son premier sacre mondial, la France pourrait devenir la première nation quintuple championne du monde (1995, 2001, 2009, 2011), pour ajouter à ses deux titres olympiques (2008, 2012) et trois titres européens (2006, 2010, 2014).Surtout, pour la deuxième fois de son histoire, elle détiendrait simultanément les trois titres majeurs (olympique, mondial et européen), ce qu’aucun autre pays n’a su faire, ne serait-ce qu’une seule fois.Ce palmarès est si vertigineux que s’ils l’emportent, les « Experts » ne trouveront plus d’autre équivalent dans le sport contemporain que les basketteurs des « Dream Team » made in NBA.

Pour le Qatar, cette finale est la première pierre dans l’édifice de son ambitieuse stratégie sportive et politique. Ce petit mais richissime Etat gazier du Golfe avait déjà gagné hors des terrains, en obtenant l’organisation de plusieurs grandes manifestations sportives, dont la Coupe du monde de football en 2022. Mais il lui manquait encore, pour être véritablement considéré, une réussite majeure dans le sport même, qui ne se limite pas aux quatre médailles olympiques individuelles en bronze acquises dans son histoire (en athlétisme, tir et haltérophilie).Une médaille d’argent n’y suffirait peut-être pas complètement. Mais une victoire en finale dimanche (17h15) changerait probablement la manière dont le Qatar, mal vu pour les dépenses somptuaires qu’il engage, est perçu sur la planète sportive. Elle en ferait la première nation non-européenne championne du monde de handball masculin, ce qui ne peut considéré comme un événement mineur concernant l’un des sports collectifs les plus représentatifs de l’olympisme.

Historique par son enjeu, cette finale risque de l’être beaucoup moins sur le strict plan du jeu. La France, qui a dû livrer une féroce bataille en demi-finale devant l’Espagne (26-22), apparaît très supérieure au Qatar, par son talent, son expérience et ses rotations.Les Français n’ont perdu qu’une finale mondiale dans le passé, en 1993 contre la Russie. La perspective de se qualifier directement pour les jeux Olympiques de Rio en 2016 sera aussi pour eux un aiguillon supplémentaire, si besoin en était.

Les Qataris, qui en deux ans ont réussi à fabriquer une équipe très compétitive, même si elle est presque exclusivement composée de joueurs d’origine étrangère, Bosniens, Cubains, Egyptiens, Espagnols, Français, Iraniens, Monténégrins, Syriens ou Tunisiens, apparaissent à bout de souffle. Ils ont terminé physiquement à l’agonie leur demi-finale contre la Pologne (31-29) et ont peut-être perdu sur blessure leur arrière cubain Rafael Capote, une pièce maîtresse de leur jeu. Le soutien des 15.000 personnes rassemblées dans la salle futuriste de Losail et tout le savoir-faire de l’entraîneur espagnol Valero Rivera pourraient bien ne pas suffire à enrayer la machine française.

Les Bleus, qui retrouveront dans le camp d’en face Bertrand Roiné, leur compagnon de route du Mondial-2011, ont trop l’habitude de ce genre de situation pour se laisser aller à un excès d’orgueil mal placé.Ils savent comment dompter l’hostilité d’un public, comme le prouvent leurs victoires en finale du Mondial-2009 contre la Croatie à Zagreb ou de l’Euro-2014 face au Danemark à Herning, analyse l’AFP

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