Charente-Maritime
Papillomavirus : vacciner filles et garçons pour enrayer l’épidémie

Chaque année en France, les papillomavirus humains (HPV) sont responsables de 6 000 cas de cancer. Pourtant, une vaccination efficace existe et permet de limiter leur propagation. À l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation aux HPV, les professionnels de santé insistent sur l’importance d’une couverture vaccinale étendue, notamment chez les garçons selon France Bleu.
Un virus très contagieux et aux conséquences graves
Extrêmement répandu, le papillomavirus se transmet facilement, principalement lors de rapports sexuels, mais aussi par des contacts intimes, même sans pénétration. Il s’agit d’un virus que la majorité des Français contracteront au moins une fois dans leur vie, explique le Docteur Cécile Barbou des Courières, médecin-inspecteur de santé publique en Charente-Maritime.
Si la plupart des infections restent sans conséquences, certaines peuvent entraîner des lésions précancéreuses, voire des cancers. « Il y a à peu près 3000 cancers du col de l’utérus par an, sachant qu’il y a aussi 30 000 lésions précancéreuses qu’il va falloir aussi traiter. », précise le médecin. Les papillomavirus sont également à l’origine de cancers de la gorge, de la bouche, du nez, du pharynx, ainsi que de l’anus, de la vulve et du pénis.
Une campagne de vaccination qui progresse
L’année 2024 a marqué une avancée avec le lancement d’une campagne de vaccination pour les jeunes de 11 à 14 ans. En Charente-Maritime, 21 % des élèves de 5ème ont ainsi été vaccinés dans le cadre scolaire. « Quand on a remis aussi la vaccination de ville, on obtient quand même chez les filles une couverture vaccinale de 69%. On n’a pas encore atteint les 80%, mais on est tout de même en bonne voie. Et chez les garçons, de 54%. », indique le Dr Barbou des Courières.
Pourquoi vacciner aussi les garçons ?
Longtemps perçu comme un problème touchant uniquement les femmes, le papillomavirus concerne également les hommes. Les garçons peuvent non seulement transmettre le virus, mais ils sont aussi exposés à des cancers causés par les HPV.
Des pays comme l’Australie, où la vaccination est en place depuis 20 ans avec une couverture de 80 %, ont déjà constaté une réduction par deux des cancers liés aux HPV.
Le dépistage reste essentiel
Malgré les progrès de la vaccination, le dépistage demeure indispensable. « Dès qu’on a une lésion qui nous paraît anormale dans les parties génitales ou au niveau de la bouche, au niveau ORL, il faut aller voir son médecin.« , rappelle le Dr Barbou des Courières. Les femmes doivent continuer à réaliser des frottis réguliers, permettant de détecter précocement les anomalies et d’éviter ainsi de nombreux cancers.