Justice

Venu « fêter un mariage » à Soudan, un quinquagénaire de Trélazé frappe sa compagne après qu’elle lui ait refusé un rapport sexuel

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Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné ce vendredi 11 avril 2025 un quinquagénaire de Trélazé (Maine-et-Loire) à trois mois de prison avec sursis simple pour le « coup de poing » qu’il avait porté sur son ex-compagne dans un gîte à Soudan (Loire-Atlantique).

T .XXX et A. XXX vivaient à l’époque en concubinage « depuis vingt ans » lorsque les gendarmes de Châteaubriant avaient dû intervenir « en fin de matinée » le dimanche 8 septembre 2024, alertés par la propriétaire d’un gîte de Soudan. Celle-ci rapportait que le couple de locataires – venus « fêter un mariage » – s’était « violemment disputé » et que l’homme de 54 ans, sous l’emprise du « cannabis », avait frappé sa compagne.

Mais une fois arrivés au « portail » du gîte, les militaires de la gendarmerie avaient vu le quinquagénaire « quitter les lieux » au volant de sa Citroën C4 Picasso rouge. Selon la propriétaire des lieux, ils lui avaient pourtant « fait signe » et lui avaient « crié de s’arrêter ».

T. XXX avait finalement « perdu le contrôle » de son véhicule « quelques centaines de mètres plus loin », sur « une route départementale ». Outre l’usage « illicite » de stupéfiants, il lui était aussi reproché une conduite en état d’ivresse : il avait 1,5 g d’alcool par litre de sang. Sa compagne – qui vit toujours chez lui en attendant de trouver un logement « adapté » pour leurs enfants – avait confirmé par la suite avoir été victime d’un « coup de poing au niveau de l’œil ». C’était « la première fois » depuis le début de leur relation, avait-elle précisé.

UN « PETIT PROBLEME » POUR LE PARQUET

T. XXX se serait en fait énervé car elle ne voulait pas avoir de « rapport sexuel » et qu’elle voulait « appeler la sœur » de son concubin. A l’association France Victimes, qui l’avait contactée trois semaines avant le procès, A. XXX avait dit que que « la colocation se passe bien » et avait assuré ne vouloir « aucune mesure de protection » judiciaire.

« Je ne me souviens pas avoir porté de grand coup », a néanmoins maintenu à l’audience cet ancien intérimaire dans le bâtiment, à présent en CDD dans le secteur automobile. Des photos prises par les gendarmes montrent pourtant l’œil « rouge » de sa compagne après les faits. Cette dernière, qui n’avait pas souhaité être examinée, était absente au procès.

« Frapper sa femme parce qu’elle ne veut pas subir un rapport sexuel non consenti est un petit problème » a grincé le procureur de la République. Le magistrat avait donc requis deux mois de prison avec sursis simple pour le refus d’obtempérer et quatre avec sursis probatoire pour les violences conjugales. Cette seconde peine devait s’accompagner, selon lui, d’une obligation de soins pendant dix-huit mois et d’accomplir à ses frais des stages de sensibilisation de sécurité routière et de responsabilisation aux violences conjugales.

Pour l’avocate de la défense, il n’y avait toutefois « pas assez d’éléments » dans ce dossier pour caractériser vraiment un « refus d’obtempérer » : les gendarmes n’avaient pas été « entendus » et il n’y avait que « trois lignes dans le dossier sur ce délit ». Elle avait également demandé à la juge de « réduire la durée de suspension du permis de conduire » requise car son client « travaille à plus de vingt minutes de voiture » de son domicile, sur un axe « pas très bien desservi ». Le tribunal l’a finalement relaxé pour le refus d’obtempérer et l’a reconnu coupable du reste. Il a écopé de trois mois de prison avec sursis simple, d’une suspension de permis de conduire de quatre mois et devra effectuer les stages requis dans un délai de six mois./ED

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