Vendée
Accident mortel en Vendée : prison ferme requise contre le conducteur

Le 19 septembre 2024, un dramatique accident de la route coûtait la vie à Nicolas Sprung, élu local et éducateur, sur la commune du Fenouiller, en Vendée. Ce lundi, le conducteur impliqué était jugé. Selon Actu.fr, le procureur a requis trois ans de prison ferme.
Une soirée qui vire au drame
Il était près de 22 h ce 19 septembre 2024, lorsque Nicolas Sprung, 44 ans, circule à moto sur la route reliant Saint-Gilles-Croix-de-Vie, où il travaille, à son domicile situé à Bois-de-Céné. Ce trajet quotidien, qu’il effectue après une journée à la Maison Familiale Rurale (MFR) où il exerce comme éducateur formateur, tourne au cauchemar lorsqu’un automobiliste percute violemment sa moto.
Le jeune conducteur impliqué avait passé une journée éprouvante, après avoir aidé un ami à déménager à Nantes avant de prendre la route vers la Bretagne. À la barre, il reconnaît avoir manipulé son téléphone pour « changer de musique » juste avant l’impact. « Il y a eu un choc, ma voiture a fait la toupie, je suis allé dans le fossé », raconte-t-il au tribunal.
Le motard grièvement blessé, les secours impuissants
En sortant de son véhicule, le prévenu découvre la victime, toujours consciente mais grièvement blessée, au sol. « Il criait, il voulait que j’enlève son casque. Je ne l’ai pas fait par précaution », explique-t-il à la cour.
Les secours arrivent rapidement sur place, mais malgré leur intervention, Nicolas Sprung succombera à ses blessures deux heures plus tard.
Drogues et imprudence : des circonstances aggravantes
Le choc aurait pu être imputé à une simple inattention, mais les analyses toxicologiques révèlent une tout autre réalité. Si l’automobiliste n’avait pas consommé d’alcool ce soir-là, les tests montrent la présence de cannabis, cocaïne et amphétamines. L’intéressé admet une consommation régulière de cannabis, mais nie avoir pris de cocaïne récemment. Une ligne de défense peu convaincante face au procureur, qui souligne la persistance des effets de ces substances, même deux jours après.
Une famille et une commune endeuillées
Sur le banc des parties civiles, l’émotion est palpable. La mère, le frère, l’épouse et le jeune fils de la victime, âgé de huit ans, assistent à l’audience, soutenus par Tiwi, une chienne d’assistance judiciaire. Nicolas Sprung, au-delà de son rôle d’éducateur, était un élu investi dans sa commune de Bois-de-Céné. La salle était remplie de proches et de collègues, dont plusieurs élus locaux et le maire, venus saluer la mémoire d’un homme engagé.
Une peine lourde requise, le verdict attendu
Face à ce que le procureur a qualifié de « comportement inconséquent, antisocial, inadmissible », la peine demandée est sévère : quatre ans d’emprisonnement, dont un an assorti d’un sursis probatoire de deux ans, avec obligation de soins et d’activité professionnelle. Une annulation du permis de conduire, avec interdiction de le repasser pendant cinq ans, a également été requise.
L’avocat de la défense, Me Louis Yarroudh-Fleurion, a insisté sur la prise de conscience de son client depuis le drame, assurant qu’il avait cessé toute consommation d’alcool et de stupéfiants.
Le délibéré sera rendu le 22 mai prochain.