Vendée

Projet de culture de kiwis à Aubigny-Les Clouzeaux : une exploitation agricole conteste un refus préfectoral

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Mardi 29 avril 2025, le tribunal administratif de Nantes s’est penché sur le recours d’une exploitation agricole vendéenne qui souhaite se lancer dans la culture de kiwis à Aubigny-Les Clouzeaux. L’entreprise conteste une décision défavorable prise en mai 2024 par la préfecture de région des Pays de la Loire.

Une diversification portée par un projet photovoltaïque

Selon Actu.fr, l’exploitation, présentée comme « familiale » et placée depuis 2022 sous un plan de redressement judiciaire sur quinze ans, envisage une diversification de ses activités. Jusqu’à présent spécialisée dans l’élevage de vaches et de veaux et dans les cultures céréalières, elle souhaite développer un projet de plantation de kiwis sous abris climatiques.

Ces structures, qui serviraient également de support pour l’installation de plus de 11 000 panneaux photovoltaïques, couvriraient une surface totale de 34 000 m², soit environ sept hectares.

Étude d’impact imposée par l’État

L’administration a exigé une étude d’impact environnemental à la charge de l’exploitant, en raison des effets potentiels des ombrières solaires sur les sols. Le projet prévoit l’implantation de 958 pieux en béton, de 3 à 4 mètres de profondeur, totalisant initialement plus de 2 000 m³ de béton, selon les documents fournis.

« Pour cela, il faut évaluer la sensibilité environnementale du terrain d’assiette du projet », a précisé la rapporteure publique lors de l’audience. Elle a toutefois rappelé que les parcelles concernées étaient déjà utilisées pour la culture céréalière intensive, dans un « paysage rural sans caractéristique remarquable » et à distance des zones naturelles protégées.

Les craintes de la préfecture relativisées

Parmi les éléments qui ont conduit à l’arrêté préfectoral contesté figuraient des inquiétudes relatives à la « prolifération des bactéries sur les kiwis » liée à l’écoulement des eaux pluviales depuis les installations. Un risque qui, selon la rapporteure, « n’est pas établi ».

Les services de l’État s’interrogeaient également sur l’impact des filets anti-grêle prévus par le projet, craignant qu’ils ne gênent la circulation de la faune. Là encore, la magistrate a considéré que l’effet ne serait pas « significatif » compte tenu de l’usage actuel des terrains.

Le chiffre du béton au cœur des débats

Lors de l’audience, l’avocat de l’exploitation a affirmé que la quantité de béton nécessaire serait en réalité bien inférieure à l’estimation initiale, située désormais entre « 90 à 120 mètres cubes ». Une déclaration qui a suscité l’interrogation de la présidente du tribunal : « Techniquement, j’ai du mal à comprendre la démonstration technique. À l’avenir, il faudrait que vos présentations soient plus pédagogiques, car, là, la juridiction est un peu perplexe : je veux bien que vous m’expliquiez comment vous passez de 2 000 mètres cubes à 90… »

Une décision attendue dans les prochaines semaines

Le préfet de région n’était ni présent ni représenté à l’audience. Le jugement du tribunal administratif de Nantes a été mis en délibéré et sera rendu dans les prochaines semaines.

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