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Des ossements datant de 90 millions d’années retrouvés dans le Maine-et-Loire.

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Benoit Mellier et Daniel Pouit, avec les ossements, encore prisonniers de leur gangue de tuffaut.

Des ossements fossilisés ont été retrouvés dans une cavité troglodyte de la région saumuroise. Il s’agit d’un grand reptile marin âgé de 90 millions d’années. Un fait rarissime.

En 2013, un particulier contacte le muséum des sciences naturelles d’Angers. La personne a trouvé, dans sa cave, quelque chose de bizarre, « comme des os d’éléphants ». À la suite d’une première visite sur place, quelques ossements fossilisés tombés du plafond de la cavité troglodyte ont été rapportés au laboratoire du Muséum. « Le risque était énorme de ne rien trouver », réagit Benoît Mellier, responsable de la collection zoologique, sciences de la terre et préhistoire.

« Une importante découverte pour la communauté paléontologique qui travaille sur les reptiles marins fossiles »

Leur taille et leur bon état de conservation ont permis d’affirmer qu’il s’agit d’un grand reptile marin, âgé de 90 millions d’années. Il mesure entre 5m et 6m de long. L’extraction s’est terminée à la fin de l’année 2016, grâce au soutien et à l’autorisation des propriétaires du site. Pour Peggy Vincent, paléontologue chargée de recherche CNRS au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, il s’agit d’une « importante découverte pour la communauté paléontologique qui travaille sur les reptiles marins fossiles. Ce spécimen est le plus complet que l’on connaisse pour ces niveaux géologiques en Europe, où ils sont extrêmement rares ».

Un gros prédateur marin

Des phalanges ont ainsi été retrouvées, des mandibules, mais également de nombreux fossiles d’autres organismes marins, comme des coquillages, des ammonites, des nautiles… « Pour la ville d’Angers, c’est une vraie source de rayonnement », commente Alain Fouquet, adjoint à la culture et au patrimoine. Vraisemblablement, ce gros prédateur marin vivait à 40m de profondeur, au temps du crétacé, à la fin du mésozoïque, anciennement appelé « ère secondaire ». Ces restes d’invertébrés sont rares dans la région pour ces niveaux géologiques et étaient jusqu’à cette découverte inconnues dans le tuffeau d’Anjou-Touraine, ce qui les rend exceptionnels.

Une nouvelle espèce découverte ?

Mais il est encore trop tôt pour dire si oui ou non, ce Plésiosaure (gros reptile marin) est une espèce encore inconnue. Peggy Vincent est venue spécialement de Paris pour étudier ce spécimen. Son rôle sera de découvrir à quelle espèce appartiennent ces ossements, si elle est connue. Il va falloir qu’elle regarde tout ce qui peut déjà exister afin de comparer avec les os retrouvés. L’étude paléontologique permettra non seulement de donner un nom à l’animal, mais aussi d’en faire une description anatomique la plus fine possible.

Des recherches qui peuvent durer longtemps

Ces ossements seront « présentés au public un jour ». Les recherches peuvent durer longtemps. La communauté scientifique attendra également, puisqu’elle sera prévenue une fois les recherches terminées, car « ce qui intéresse la communauté scientifique, c’est quand c’est complet ». Néanmoins, cette découverte pourrait permettre d’élucider beaucoup de choses et remettre en cause certaines hypothèses émises. Les espèces migraient-elles ? Comment traversaient-elles les mers ?

Elodie Longépé

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