Vienne
Poitiers : une habitante piégée par une arnaque au crédit immobilier, 15 000 euros envolés
Ce qui devait être une étape classique dans l’achat d’un bien immobilier s’est transformé en désillusion totale pour Nathalie Laurence. Cette résidente de Poitiers, en quête d’un prêt pour financer son futur logement, a été victime d’une fraude élaborée après avoir effectué une simulation sur un site de comparaison de crédits. Le préjudice est lourd : elle a perdu l’intégralité de son apport personnel, soit 15 000 euros.
Une usurpation de haute précision
L’affaire, révélée par France 2, débute au mois de mars. Nathalie Laurence saisit ses informations sur un comparateur de prêts en ligne. Peu après, elle est contactée par un prétendu conseiller bancaire. L’homme, parfaitement renseigné sur son dossier, se montre convaincant. « Même ma directrice d’agence à la BNP les a eus en ligne ! », témoigne-t-elle auprès de France 3. Pour elle, tout semblait authentique, y compris les documents fournis, qui imitaient à la perfection ceux d’une banque bien connue, Fortuneo.
L’agent immobilier Philippe Texido, en charge du dossier, se remémore son échange avec ce faux conseiller : « Je l’ai eu au téléphone, et il me disait que l’argent transiterait par la banque, que tout était sécurisé. » En 25 ans de carrière, souligne-t-il, il n’avait encore jamais vu une escroquerie aussi sophistiquée.
Un virement, puis le silence
Confiant dans la procédure, Nathalie verse les 15 000 euros d’apport demandés pour débloquer le prêt. Mais une fois la somme transférée, silence radio. Le soi-disant conseiller ne répond plus. L’argent, lui, a disparu.
Plainte déposée, enquête en cours
Selon France 3, la victime a porté plainte. De son côté, la gendarmerie alerte sur la prolifération des sites « miroirs », qui copient fidèlement l’apparence de plateformes bancaires officielles. « Il faut systématiquement vérifier l’existence du courtier ou du conseiller via les registres officiels », explique Yannick Labetoulle, référent cybersécurité de la gendarmerie.
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) recommande elle aussi de consulter les registres REGAFI, REFASSU et ORIAS avant toute souscription. En cas de doute, mieux vaut s’abstenir de transmettre des fonds.
Silence de la banque, espoir de traçabilité
Contactée sur cette affaire, la banque Fortuneo s’est abstenue de tout commentaire, invoquant le secret professionnel. Nathalie Laurence attend désormais que le titulaire du compte sur lequel elle a versé les fonds soit identifié par sa propre banque.