Economie
Cryptomonnaies, NFT, Web3 : faut-il s’y intéresser ?
Promesses de décentralisation, nouveaux modèles économiques, autonomie numérique… Les cryptomonnaies, les NFT et le Web3 attirent autant qu’ils interrogent. En toile de fond, une question revient sans cesse : simple engouement passager ou transformation durable de notre rapport au numérique ?
Un web décentralisé, au fonctionnement inédit
Le Web3 marque une nouvelle étape dans l’évolution d’Internet. Là où le Web1 servait à consulter de l’information et le Web2 à interagir via les réseaux sociaux, le Web3 introduit la notion de propriété numérique et de décentralisation. Grâce à la blockchain, les utilisateurs peuvent détenir, stocker et gérer eux-mêmes leurs données, sans passer par des plateformes centralisées.
Ce modèle ouvre la porte à des usages variés : transactions en cryptomonnaie, création de contenus numériques uniques via les NFT, ou encore gouvernance collaborative par le biais d’organisations autonomes appelées DAO.
Un écosystème financier alternatif et volatil
Au cœur du Web3, les cryptomonnaies permettent d’échanger de la valeur sans banque ni intermédiaire. Leur fonctionnement repose sur des algorithmes cryptographiques qui sécurisent les transactions. Si Bitcoin et Ethereum sont les plus connus, des milliers d’autres monnaies circulent aujourd’hui.
Pour comprendre les ressorts de cet univers, certains utilisateurs se tournent vers des outils spécialisés, comme par exemple une plateforme de trading, afin d’avoir un éclairage complet sur les logiques de marché, les tendances actuelles et les risques liés aux actifs numériques.
Une consommation énergétique sous surveillance
Le développement rapide de la blockchain s’accompagne d’un enjeu environnemental majeur. Certaines blockchains, comme celle de Bitcoin, reposent sur un modèle de validation appelé « preuve de travail », très gourmand en électricité. Résultat : d’immenses « fermes de minage » consomment autant que certains pays.
À l’inverse, Ethereum a modifié son système en 2022 pour adopter la « preuve d’enjeu », beaucoup moins énergivore. Cette évolution a permis de réduire la consommation énergétique du réseau de 99,95 %. Une transition technique qui démontre que le secteur peut évoluer vers des pratiques plus sobres, même si des efforts restent à faire du côté des blockchains les plus anciennes.
NFT et propriété numérique : opportunité ou spéculation ?
Les NFT permettent d’acheter, vendre ou échanger des objets numériques uniques : images, musiques, extraits vidéo. Si certains y voient une révolution pour les créateurs de contenus, qui peuvent ainsi monétiser directement leurs œuvres, d’autres critiquent un marché spéculatif, dont la valeur fluctue fortement.
Les exemples les plus connus, comme la collection Bored Ape Yacht Club, ont vu leurs prix s’envoler avant de redescendre brutalement. Ce phénomène met en lumière les limites d’un modèle encore jeune, à l’équilibre fragile entre innovation et effet de mode.
À Angers, une scène numérique qui s’éveille au Web3
La région angevine n’est pas en marge de ces transformations. Plusieurs initiatives locales témoignent d’un intérêt croissant pour les technologies Web3. L’écosystème numérique d’Angers Loire Métropole, qui soutient l’innovation à travers des structures comme La Cité de l’objet connecté ou We Network, commence à s’ouvrir aux questions de blockchain, d’identité numérique et de financement décentralisé.
Des événements comme le Forum du numérique ou les rencontres French Tech accueillent désormais des intervenants spécialisés dans les cryptomonnaies ou la cybersécurité liée aux actifs numériques. Certains projets locaux s’intéressent même à l’intégration de ces technologies dans le secteur agricole ou la traçabilité des produits – deux enjeux forts du territoire.
Si l’écosystème reste encore émergent, il illustre une dynamique régionale en phase avec les grandes tendances du numérique.
Un futur à construire
L’essor du Web3 ne se limite pas aux cryptos ou aux NFT. Derrière ces outils se cache une volonté de repenser la manière dont nous interagissons, échangeons et construisons des projets collectifs en ligne. Mais cet écosystème doit encore trouver sa place, entre besoin de régulation, exigence de transparence et conscience écologique.
S’y intéresser aujourd’hui, c’est avant tout chercher à comprendre les transformations numériques en cours. Sans céder à l’enthousiasme aveugle, ni rejeter en bloc des technologies encore en maturation.