Angers

La cigarette électronique, un tabacologue angevin nous répond.

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Crédit photo : eliquid – une cigarette électronique

Depuis quelques années, deux à trois ans en France, la cigarette électronique a été diffusée tout d’abord par Internet et à présent par un système de distribution plus classique, les officines de cigarettes électroniques qui fleurissent de manière exponentielle dans les villes françaises.Hier, Un groupe d’experts a donné son feu vert mardi à la cigarette électronique mais en assortissant son usage, par mesure de précaution, de toute une série de garde-fous, visant notamment à éviter qu’elle ne devienne une porte d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes. Claude Guillaumin, tabacologue angevin au CHU d’Angers nous répond.

Alors que l’évaluation est très difficile, il est estimé que 500 000 français ont utilisé la cigarette électronique, ils seraient des vapoteurs.

« L’efficacité pour l’arrêt (et pour la gestion de la rechute ?) est certainement probable car la publicité de bouche à oreilles est favorable. Cette cigarette électronique subit tout au plus des contrôles douaniers et n’est même pas un produit de distribution courante siglé de la norme CE européenne. Bien entendu, elle ne bénéficie pas de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) qui n’est accordée qu’après des études chez l’animal concernant la toxicité, chez l’être humain de phase 1 (toxicité et métabolisme) et ensuite de phase 2 concernant des études d’efficacité, et de détermination des doses thérapeutiques et des effets secondaires (des études de phases 2a dans des populations restreintes, de phases 2b avec des populations plus importantes voire des populations plus spécifiques) pour en arriver à des études de phase 3 (études comparatives à un traitement de référence) et de phase 4, après l’obtention de l’AMM, au niveau du public (suivi et dépistage des événements indésirables).La cigarette électronique a court-circuité les premières phases pour être directement une étude in vivo de phase 4. Nous ne savons donc rien d’une part de l’efficacité (elle ne peut être que envisagée compte tenu de la publicité en traînée de poudre dont elle bénéficie) et de son éventuelle toxicité (aucune évaluation) humaine (des études animales existeraient). » estime le praticien du Chu d’Angers

Le tabacologue angevin est pour son interdiction d’utilisation dans les lieux accueillant du public car elle échappe également à la réglementation (Loi Evin, renforcée par le décret Bertrand) visant à interdire l’utilisation de la cigarette classique. Pour le moment « en dehors de dispositions spécifiques (règlement intérieur), rien n’interdit l’utilisation de la cigarette électronique, dans les chambres d’hôpitaux, dans les collèges, lycées, amphithéâtre, gare, plateaux de télévision, café, restaurant, discothèque…. »

Un projet de loi est en cours pour l’interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics et la création de paquets de cigarettes « neutre »

 

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