Le Mans : sur les 194 érables abattus avenue Bollée, seuls 30 étaient en bon état selon une étude

À la suite de l’abattage de 194 érables fin novembre 2024, dans le cadre du chantier des Chronolignes, France Nature Environnement (FNE) a mené une étude sur l’état sanitaire des arbres supprimés sur l’avenue Bollée, au Mans. L’association a fondé son analyse sur l’observation minutieuse des souches photographiées une à une.

« Un de nos bénévoles a fait une photo de toutes les souches pour vérifier l’état sanitaire des arbres », indique Jean-Christophe Gavallet, président de FNE Sarthe. « C’est avec l’analyse de ces données photographiques que nous avons pu établir une typologie », précise-t-il. Les résultats ont été publiés en janvier dans le journal de l’association, La Coccinelle.

La majorité des arbres jugés dégradés

Selon les conclusions du rapport, seuls 30 érables pouvaient être conservés « sans réserve ». Les autres présentaient des signes de faiblesse ou de dégradation avancée. Dans le détail, 19 arbres portaient des blessures visibles, 57 étaient atteints par des champignons, et 88 souches présentaient des signes de pourriture avancée.

Au total, France Nature Environnement estime que « 164 arbres ne pouvaient être raisonnablement conservés. À court ou moyen termes, ils présentaient un risque pour la sécurité des personnes et des biens ».

Des arbres affaiblis par les contraintes urbaines

Selon France Bleu, l’état de santé globalement préoccupant de ces érables s’expliquerait, selon FNE, par les contraintes spécifiques à leur implantation en milieu urbain. « Une bonne partie des arbres ont mal vécu les traitements habituels d’arbres alignés en ville, élagués d’un seul côté, soumis au choc du stationnement ou de la circulation », relève Jean-Christophe Gavallet.

Des regrets sur la méthode, pas sur le diagnostic

Bien que l’association valide dans l’ensemble la nécessité de l’abattage, elle émet des réserves sur la manière dont l’opération a été menée. « On aurait pu avoir une opération d’abattage sélectif », estime le président de FNE Sarthe. « Mais c’est encore malheureusement la mode de considérer que les arbres sont des meubles et que ce n’est pas grave si l’on en rachète des nouveaux. »