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« Demi soeur » le film de Josiane Balasko tourné à Angers, en salle.

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Josiane Balasko et Michel blanc dans « Demi soeur »

Avec « Demi-soeur », en salle mercredi, Josiane Balasko signe une comédie inattendue et touchante, où elle incarne « une petite fille de 60 ans » aux côtés d’un « frère » à peine plus jeune, qu’elle ne connaît pas dans le film mais très bien dans la vie et qu’elle rêvait de retrouver au cinéma, Michel Blanc.

Tourné à Angers, près de Saint-Nazaire et en région parisienne, ce huitième long métrage d’une des actrices et réalisatrices françaises les plus populaires, raconte l’histoire d’Antoinette Novack alias Nénette (Josiane Balasko), une sexagénaire qui a l’âge mental d’un enfant de huit ans et qui a toujours vécu seule avec sa mère.

Nénette fait le ménage à l’école de la commune. Sa meilleure amie est une tortue. Lorsque sa mère meurt, son monde s’écroule, d’autant qu’à la maison de retraite où elle est placée les animaux sont interdits. Nénette s’enfuit avec sa tortue et une valise avec l’idée fixe de retrouver son père qu’elle n’a pas connu, mais dont elle possède une photo jaunie, une lettre et une adresse où elle se rend.

Elle n’y retrouve pas ce père mais le fils de ce dernier, Paul Bérard (Michel Blanc), pharmacien psychorigide et renfermé, pour qui l’arrivée de cette demi-soeur est tout sauf une bonne nouvelle.

« L’idée de cette histoire, explique Josiane Balasko à l’AFP, c’est d’abord une envie d’actrice de jouer un personnage différent, un personnage de petite fille. Mais jouer une petite fille à mon âge (63 ans) c’est compliqué, donc c’est quelqu’un qui n’a pas grandi ».

Nénette a les cheveux gris, coupés au bol. Elle éclate en larmes comme elle éclate de rire. Elle est très tactile. Ses réactions sont celles d’une enfant, désarmante et attachante.

« C’est quelqu’un qui n’a pas de malice, qui est profondément heureuse de vivre et profondément démunie », ajoute la réalisatrice.

Pianiste

C’est aussi « l’envie de faire se rencontrer deux personnages venant de mondes diamétralement opposés ». « Le monde de l’enfance à perpétuité, celui de Nénette, et le personnage de Paul (Michel Blanc), un type totalement enfermé, qui est devenu quelqu’un d’imbuvable », dit-elle.

Josiane Balasko dit avoir pensé « tout de suite » à Michel Blanc. « Parce que j’avais très envie de rejouer avec lui, parce qu’il a une puissance comique extraordinaire et que j’ai écrit pour un pianiste, et pour moi, c’était un plus d’avoir quelqu’un qui connaît parfaitement la musique classique et joue du piano ».

Dans le film, Paul, fin mélomane, joue aussi du piano en amateur et ce don jouera un rôle important dans l’histoire.

Tout bascule au moment où Nénette met, sans le savoir, deux pilules d’ecstasy dans le café de Paul. Sous l’influence de cette drogue, il change radicalement de comportement, devenant le temps de quelques heures un homme affable, aimant, généreux, émerveillé de toute chose. Quand la drogue cesse d’agir, la descente est d’autant plus rude…

« C’est logique, je ne pouvais pas utiliser de baguette magique comme dans un conte de fée, c’est une drogue qui donne à Michel pendant huit heures l’impression que tout est beau. Je me suis renseignée, moi-même n’ayant jamais expérimenté ce genre de produit ! La descente aussi est dure », dit Josiane Balasko.

Mais si le charme disparaît passé l’effet immédiat, une métamorphose plus profonde s’opère cependant. On quitte le registre de la comédie, bien connu de ce duo exceptionnel d’acteurs, pour un langage intimiste, simple et émouvant qui parle de rencontre et d’amour.

« Oui, la fragilité est la force dans le film puisque Nénette sauve les autres. Il pourrait lui arriver n’importe quoi comme quand elle se retrouve au milieu d’une rave avec des chanteuses d’un groupe punk, mais malgré sa différence, elle sauve son frère », commente Josiane Balasko.AFP

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