Culture

L’histoire du Hellfest, un festival pas comme les autres

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Programmation de la première édition du Hellfest

Aux origines du chaos
Tout commence en 2002, avec la création du Furyfest. Ce festival est porté par l’ambition de Ben Barbaud, son fondateur, de faire rayonner les musiques extrêmes, comprenez le métal et ses genres dérivés. La première édition rassemble une petite communauté de 400 festivaliers qui découvrent alors, sans le savoir, l’un des futurs plus grands festivals d’Europe et du monde. Année après année, l’événement prend de l’ampleur et accueille même, en 2005, plus de 30 000 festivaliers. Pourtant, cette édition sera la dernière. En cause : les promoteurs qui s’enfuient avec les 600 000 € de recettes.

Mais Ben Barbaud et Yoann Le Nevé retombent sur leurs pattes et créent l’année suivante le fameux Hellfest. Leur objectif officiel ? Créer un festival dans l’esprit des Vieilles Charrues, dans le vignoble nantais. Pourtant, les deux organisateurs veulent en réalité créer un rendez-vous incontournable du hard rock. Pour ne pas effrayer les élus clissonnais, ils ne prononcent surtout pas ce terme, ce qui leur permet d’obtenir l’accord de la municipalité. Dès 2006, plus de 22 000 festivaliers se rendent à Clisson pour découvrir, entre autres, Saxon, Motörhead ou Apocalyptica. Avec ces têtes d’affiche d’envergure internationale, le festival commence à se faire un petit nom dans la région, puis en France.

Cependant, les organisateurs vont être rapidement confrontés à plusieurs obstacles. D’abord financiers, avec une première édition déficitaire de plus de 200 000 €. L’année suivante, tous les voyants étaient au vert pour cette seconde édition. Mais des pluies torrentielles viennent perturber le festival, jusqu’à provoquer des batailles de boue entre festivaliers. Puis les polémiques commencent à arriver, de la part de deux figures politiques : Philippe de Villiers et Christine Boutin, qui qualifient le festival de sataniste, véhiculant la culture de la mort. Il n’en fallait pas plus pour que des groupes catholiques reprennent ces termes et demandent l’annulation du festival, ce qui ne se fera jamais.

Une montée en puissance

L’année 2010 marque un vrai tournant dans la popularité du Hellfest. Avec désormais 4 scènes, cette édition s’ouvre à un public plus large en recevant les superstars Kiss, Alice Cooper ou Deftones. Cette réponse aux différentes polémiques fait taire les critiques et repousse encore les limites. À force de repousser ces limites, le festival est obligé de déménager sur un autre terrain. Cela permet alors à Ben Barbaud d’ouvrir son festival à plus de 100 000 personnes en 2012, à l’occasion d’un concert inédit des Guns N’ Roses.

Le Hellfest, c’est aussi la célébration de tous les styles musicaux liés au genre métal. Avec ce déménagement, l’événement peut alors se permettre d’accueillir 6 scènes, chacune avec ses spécificités. Nous retrouvons tout d’abord les deux Mainstages, qui s’adressent à un public assez large et sur lesquelles les plus grands groupes performent. Les deux scènes Temple et Altar, toutes deux couvertes, laissent place à des artistes plus niche, représentant le black et le death metal. La Valley est dédiée au genre doom metal, tandis que la Warzone accueille les plus grands artistes punk hardcore. Cette variété de styles permet alors à chacun d’y trouver son compte.

Vue du festival depuis la grande roue © Thomas Moysan

Bien que l’engouement du public soit déjà bien présent à ce moment-là, c’est l’édition 2014 qui va officialiser cette histoire d’amour avec le Hellfest. Grâce aux têtes d’affiche XXL de cette édition — à savoir Black Sabbath, Aerosmith, Iron Maiden ou Deep Purple —, la billetterie est prise d’assaut. Depuis ce 9e anniversaire, le festival affiche complet chaque année, témoignant de la fidélité des fans. Cette même année, plus de 150 000 festivaliers sont présents, ce qui en fait le 3e plus grand festival de France.

Le Covid-19, un mal pour un bien ?

Le festival va alors continuer de grossir, jusqu’à devenir une référence mondiale. Mais en 2020, c’est le choc. Le Hellfest est annulé, comme la plupart des festivals du monde, à cause de la pandémie de Covid-19. Cette édition, qui devait être le 15e anniversaire, devait voir performer System of a Down, une référence dans le milieu du métal. L’année d’après, rebelote, les jauges très limitées obligent Ben Barbaud à reporter une nouvelle fois son festival.

Le 17 juin 2021, le Hellfest fait une déclaration choc sur ses réseaux sociaux. Le festival donne rendez-vous aux festivaliers du 17 au 26 juin 2022, pour deux week-ends consécutifs de musiques extrêmes. La publication s’accompagne également d’une programmation inédite, avec des groupes légendaires à l’instar de Scorpions, Nightwish, Guns N’ Roses, Sabaton, et plus de 350 autres groupes. Mais le nom qui choque tout le monde est Metallica, prévu en clôture du festival. Le groupe californien était jusque-là l’un des rares groupes de métal à ne s’être encore jamais produit au Hellfest. Ce 15e anniversaire est même qualifié d’édition du siècle par le fondateur.

Concert de Metallica © Zolan Mérand

On remarque un véritable avant/après l’édition de 2022. Tout d’abord, les années suivantes, le Hellfest conserve les 4 jours de festival, contrairement aux 3 d’avant le Covid-19. En 2023, le terrain de jeu des festivaliers s’agrandit pour offrir un espace plus grand à la scène Valley, ce qui laisse la place à l’ouverture d’un immense merch éphémère nommé The Sanctuary. L’année suivante, une sculpture de bois articulée, construite par la société nantaise des Machines, voit le jour : La Gardienne des Ténèbres. Début 2025, la société de production du festival voit grand et construit, à l’entrée du Hellfest, un bar-restaurant dédié à l’univers métal, témoignant ainsi de l’ampleur qu’a prise l’événement avec les années.

The Sanctuary, le plus grand merch éphémère d’Europe

Le Hellfest : bien plus qu’un festival

Ainsi, le plus grand festival de métal en France a su se créer son propre univers, ce qui lui a valu une réputation au-delà des frontières. L’ensemble des sculptures et décors présents sur le site ont permis la construction du mythe Hellfest. Un événement si fort que même les locaux ont noué une relation unique avec ce festival devenu une tradition, et ses fans, devenus des amis qu’ils retrouvent chaque année le 3e week-end de juin. Mais ce qui a fait la renommée du Hellfest, c’est avant tout l’ambiance si spéciale qui s’y trouve. Une ambiance faite de respect mutuel entre les festivaliers, de solidarité et d’amour pour la musique.

Zolan MERAND

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