Citoyenneté
Angers, parmi les villes les plus touchées par le « ghosting » en France

Dans le paysage amoureux contemporain, un mot revient de plus en plus souvent : ghosting. Cette pratique, qui consiste à disparaître soudainement d’une relation sans donner d’explication – ne plus répondre aux messages, ignorer les appels, couper tout contact – gagne du terrain, notamment chez les jeunes adultes. Une forme de rupture silencieuse et brutale, souvent vécue comme violente par la personne « ghostée ».
Et Angers n’échappe pas à ce phénomène. D’après une enquête menée par Unobravo, spécialiste de la thérapie en ligne, la ville figure parmi les dix plus touchées de France par le ghosting. 43 % des Angevins interrogés reconnaissent avoir déjà été ghostés, et autant avouent l’avoir eux-mêmes pratiqué. Un chiffre qui positionne la cité du Maine-et-Loire au cœur d’une tendance nationale préoccupante.
Le ghosting : entre banalisation et mal-être
Si Le Havre, Paris ou Montpellier occupent les premières places du classement, Angers se distingue par une fréquence élevée du phénomène : en moyenne, les victimes locales ont vécu 2,3 épisodes de ghosting, tandis que les auteurs déclarent l’avoir fait 1,9 fois. Plus frappant encore : près d’un Angevin sur cinq (17 %) considère qu’il s’agit d’un moyen « acceptable » de mettre fin à une relation amoureuse.
Sur l’ensemble du territoire, 69 % des célibataires disent avoir déjà été ghostés, avec une surreprésentation chez les 18-24 ans et les hommes (73 % dans les deux cas). Pour 51 % des sondés, cette expérience a eu des conséquences sur leur capacité à faire confiance, et 48 % déclarent que leur estime de soi en a été affectée.
Une alerte pour les professionnels de la santé mentale
Derrière ce mode de rupture de plus en plus répandu se cachent de véritables impacts psychologiques. “Le ghosting ne laisse pas simplement un vide, il laisse aussi un grand nombre de questions sans réponses, et peut sérieusement affecter la santé mentale”, expliquent les experts d’Unobravo.
Dans un monde où les relations amoureuses se nouent et se dénouent souvent via écrans interposés, le ghosting reflète une difficulté croissante à gérer les conflits ou les émotions. Et si Angers n’est pas seule à être concernée, elle en est aujourd’hui l’un des symboles.