Charente-Maritime
Santé des enfants : « 350 000 produits chimiques dans notre environnement » alerte une pédiatre

La pollution chimique est partout, et les plus jeunes en subissent déjà les effets. Christine Magendie, pédiatre engagée dans la prévention environnementale, alerte sur les dangers pour la santé des enfants et appelle à une vigilance accrue des familles et des pouvoirs publics.
Une pollution omniprésente et insidieuse
Peut-on encore protéger ses enfants dans un monde saturé de polluants ? Christine Magendie, pédiatre au sein du groupe « environnement » de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), tire la sonnette d’alarme :
« Nous vivons avec 350 000 types de produits chimiques manufacturés. »
Ces substances sont présentes dans l’air, l’eau, les sols, les vêtements, l’alimentation… Et les effets « cocktail » — le cumul de petites expositions à différents produits — sont encore mal compris mais potentiellement dévastateurs.
Des périodes clés de vulnérabilité
L’exposition à ces polluants est particulièrement critique à certaines étapes de la vie : la conception, la grossesse, les premières semaines de vie.
« Ce qui compte, c’est la dose et surtout la durée d’exposition », explique la pédiatre.
Certaines zones sont déjà en alerte. Dans la commune où elle exerce, à la frontière suisse, l’eau du robinet est interdite aux enfants et femmes enceintes à cause des PFAS, ces « polluants éternels » liés à des risques accrus de maladies graves selon Sud Ouest.
Des choix quotidiens devenus difficiles
L’un des dilemmes fréquents évoqués par les parents : faut-il donner de l’eau du robinet, parfois polluée aux pesticides, ou de l’eau en bouteille contenant des microplastiques ? Aucun choix n’est idéal. Pour Christine Magendie, il est urgent d’éduquer, mais aussi d’agir politiquement pour mieux réguler l’exposition des plus jeunes aux substances chimiques.
Elle appelle notamment à renforcer la prévention dès la petite enfance, dans les crèches, les écoles, mais aussi à domicile.
« On ne peut pas attendre 20 ans pour constater les effets d’une pollution sur la santé d’un enfant. »