Vienne

Manifestation anti-bassines à haut risque à Migné-Auxances : incendie et annulation de la marche

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Des milliers de manifestants anti-bassines étaient attendus ce vendredi à Saint-Sauvant, dans la Vienne, pour protester contre un projet de bassine agricole. Cependant, le lieu de la manifestation a été changé à la dernière minute pour Migné-Auxances, au nord de Poitiers. La marche prévue à 15h a été annulée suite à un incendie dans un champ.

Selon France Bleu, les autorités prévoyaient initialement une forte affluence à Saint-Sauvant. Finalement, le point de rendez-vous a été déplacé à Migné-Auxances, à environ 75 km. Dès mardi, des milliers de militants étaient rassemblés à Melle, dans les Deux-Sèvres. Le souvenir des affrontements violents de Sainte-Soline en mars 2023 entre manifestants et forces de l’ordre était encore vif dans les esprits.

Frictions matinales à Melle

Les premières tensions entre militants et forces de l’ordre se sont produites dans la matinée à Melle. Les forces de l’ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes après des refus de dispersion.

Un incendie met fin à la marche

Vers 16h, un incendie a éclaté dans un champ, obligeant les manifestants à faire demi-tour. Selon les organisateurs, le feu aurait été déclenché par des tirs de gaz lacrymogène. La préfecture de la Vienne a confirmé cette version, précisant que l’incendie s’est déclaré suite aux sommations des gendarmes.

Marche annulée et réactions des organisateurs

Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci, a réagi en qualifiant l’incident de « criminel » et en annonçant l’intention de déposer plainte contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. La marche, qui avait débuté vers 15h, visait plusieurs sites sensibles, notamment une usine de méthanisation et l’usine de conditionnement de semences Cérience, classée Seveso.

Un pique-nique festif à Migné-Auxances

Avant l’annulation, environ 1 500 militants s’étaient rassemblés pour un pique-nique à Migné-Auxances. Selon la préfecture, certains militants avaient été bloqués sur le contournement de Poitiers avant de rejoindre le lieu de rassemblement.

Un départ compliqué du « Village de l’eau »

Le matin, des militants du « Village de l’eau » à Melle ont été bloqués par les CRS. Julien Le Guet a exprimé ses craintes de voir la situation dégénérer, rappelant les violences passées à Sainte-Soline. Des convois de militants ont quitté Poitiers, Rouillé et Saint-Maixent pour rejoindre la manifestation.

Contre-manifestation des agriculteurs

Des agriculteurs favorables aux bassines se sont également mobilisés. Une délégation a été reçue en mairie de Melle, tandis qu’une centaine d’autres se sont rassemblés à Chaunay. Le maire de Melle, Sylvain Griffault, visé par une plainte pour avoir mis à disposition un terrain aux militants, a prôné le dialogue.

Un important dispositif de sécurité

3 000 policiers et gendarmes ont été déployés pour sécuriser la manifestation. Une dizaine de drones ont également été utilisés. La préfecture avait anticipé des débordements, interdisant la manifestation à Saint-Sauvant en raison des risques de violences, notamment de la part de black blocs.

Appel au calme du préfet de la Vienne

Jean-Marie Girier, préfet de la Vienne, a appelé au calme et rappelé que la manifestation était interdite. Un dispositif médical important avait été mis en place pour parer à d’éventuels blessés.

La mobilisation des anti-bassines se poursuit ce samedi à La Rochelle, malgré les tensions et les interdictions.