Vienne
Poitiers : tensions nocturnes dans les quartiers de Bel-Air et des Couronneries

Depuis plusieurs nuits, certains quartiers de Poitiers, notamment Bel-Air et les Couronneries, sont le théâtre de tensions urbaines. Des habitants décrivent une situation qui perdure depuis des semaines, entre nuisances sonores, tirs de mortiers et interventions policières.
Des nuits rythmées par les pétards et les feux
Selon France Bleu, à Bel-Air, les témoignages recueillis illustrent une exaspération croissante. Agnès, riveraine, explique : « Ça pète par là, ça pète par là, ça pète de partout, c’est impossible de dormir ». À ses côtés, Karim, un autre habitant, précise : « au lieu de faire péter les pétards dans un champ, ils les mettent même dans l’immeuble ! ». Dans ce climat tendu, les habitants évoquent aussi des débuts d’incendies dans le quartier.
Les faits les plus notables sont survenus dans la nuit du 16 au 17 juillet, lorsqu’une patrouille de police a été prise pour cible par des tirs de mortiers dans le quartier des Couronneries. Selon le parquet de Poitiers, aucun blessé n’a été signalé, et les projectiles ont été tirés en l’air aux alentours de 23h50.
Terrasses visées, habitants retranchés
Une résidente, qui préfère conserver l’anonymat, raconte avoir reçu des débris de feu d’artifice sur sa terrasse : « ce sont des tirs de feu d’artifice, parfois dirigés vers les habitations. Une fois, ils ont visé mon chat ». Craignant pour sa sécurité, elle explique s’être barricadée chez elle les nuits suivantes : « On s’enferme et on attend que ça se termine, parce qu’une fois j’ai dit aux gamins d’arrêter et ils m’ont jeté des cailloux ». Elle affirme que les troubles ont commencé bien avant le 14 juillet, dès le mois de juin.
Une situation qui se répète chaque été
Dans ce quartier populaire, nombreux sont ceux qui constatent une répétition des mêmes incidents à chaque période estivale. Françoise, résidente depuis 37 ans, affirme : « ça fait au moins quinze jours qu’on a des pétards, ça dure toute la nuit, de minuit à 5 heures du matin ». Une autre habitante résume avec fatalisme : « c’est Bel-Air, c’est comme ça… Ce sont les vacances, les gens ne savent pas où aller, les gosses s’ennuient et ils font des bêtises ».
« On peut vivre sans destruction »
Assis sur un banc du parc, Patrick, 65 ans, partage un regard plus mesuré sur la situation : « moi aussi j’ai été jeune, je suis d’accord que la jeunesse a besoin de s’exprimer, de vivre. Mais on peut vivre sans violence, sans destruction, en communauté ».