Vienne
Vols de motos en série : deux frères condamnés à Guéret
Entre février et mai 2025, une série de vols de motos a été commise dans la Creuse ainsi que dans deux départements voisins. Le tribunal judiciaire de Guéret a jugé cette semaine deux frères originaires de l’Indre, âgés de 22 et 18 ans, accusés d’avoir orchestré ces méfaits. En tout, une dizaine de deux-roues ont été dérobés, ainsi qu’un acte d’escroquerie visant un habitant de la Creuse.
Peines de prison ferme avec sursis probatoire
À l’issue du procès, le frère aîné a été condamné à trois ans de prison ferme, assortis d’un an de sursis probatoire sur deux ans. Le plus jeune écope de deux ans et demi de prison ferme, avec un an et demi de sursis probatoire sur la même durée. Tous deux n’ont reconnu qu’un seul des faits reprochés, une escroquerie. Pour le reste, ils ont nié toute implication.
Un comportement provocateur devant le tribunal
Selon France Bleu, le comportement des deux prévenus a laissé une impression désagréable durant l’audience. Le cadet, vêtu d’un polo du PSG, a laissé échapper quelques sourires et n’a pas retenu un « tant mieux » lorsque la procureure a terminé son réquisitoire. Il a également fait des gestes en direction de sa compagne assise dans la salle.
Le frère aîné, plus réservé mais tout aussi peu coopératif, a fourni des réponses laconiques. Les deux hommes sont restés sur la même ligne de défense : ils affirment n’avoir commis aucun vol, hormis l’escroquerie identifiée par un témoin.
Des éléments techniques accablants
Les enquêteurs ont toutefois réuni plusieurs éléments accablants. Une moto volée a été retrouvée chez leur sœur. Leurs téléphones ont borné à proximité des lieux de cambriolage, et les vols présentent tous un mode opératoire similaire. À chaque fois, des victimes avaient publié une annonce sur Le Bon Coin pour vendre une moto ou du matériel de bricolage. Les voleurs se faisaient passer pour des acheteurs intéressés, obtenaient l’adresse, puis les vols survenaient peu après. Le compte utilisé pour contacter les victimes était accessible uniquement aux deux frères et à la conjointe de l’un d’eux.
Défenses peu convaincantes
Le plus jeune des deux a affirmé prêter régulièrement son téléphone, estimant que sa localisation n’était pas une preuve. Il a même évoqué un piratage possible du compte Le Bon Coin. Quant à l’aîné, il a expliqué que ses déplacements nocturnes pour la pêche à la carpe pouvaient coïncider avec les lieux des vols.
« Je me déplace beaucoup pour pêcher la carpe, la nuit, avec mon pote Steven », a-t-il avancé. Lorsque le président lui a demandé : « Il a un nom ce Steven ? », il a répondu : « Steven euh… Poisson. » Le président n’a pas manqué de réagir : « Steven Poisson pour un pêcheur, c’est pratique ! »
Des têtes de réseau en dehors du tribunal ?
Malgré les condamnations, plusieurs zones d’ombre subsistent. Le devenir des motos volées reste flou, tout comme l’identité des éventuels complices évoqués, dont les noms ne sont jamais révélés. L’avocate de l’aîné a souligné l’absence de signes d’enrichissement : « La seule trace de richesse, c’est une console dernier cri. »
Les conseils de la défense ont critiqué le manque d’investigations. Selon elles, les véritables têtes du réseau n’ont pas été jugées. Les deux frères doivent d’ailleurs comparaître prochainement devant le tribunal de Châteauroux pour des faits similaires impliquant cette fois une dizaine d’individus.