Citoyenneté
Angers : l’adjoint au commerce veut « équilibrer » la vie nocturne, pas la freiner

À partir du 1er septembre 2025, ouvrir un bar ou un restaurant avec licence 3 ou 4 sera plus compliqué dans l’hypercentre d’Angers et sur les bords de Maine. Le préfet de Maine-et-Loire, Philippe Chopin, a signé un arrêté instaurant une distance minimale de 50 mètres entre chaque établissement, sur une initiative des élus de la Ville d’Angers.
Une décision qui s’appuie sur un constat partagé par la mairie d’Angers, et que son adjoint au commerce, Stéphane Pabritz, défend comme un « choix d’équilibre ».
« Pas du protectionnisme, mais un équilibre »
Pour l’élu, l’enjeu n’est pas de restreindre la vie nocturne, mais de mieux la répartir. « Nous avons 363 licences 4 à Angers depuis plus de dix ans, explique Stéphane Pabritz. Mais leur concentration dans l’hypercentre donnait le sentiment d’une multiplication. Cela créait des déséquilibres commerciaux et des nuisances. »
Face aux critiques de « protectionnisme », l’adjoint nuance : « Le terme n’est pas le bon. Je ne suis pas là pour protéger certains au détriment des autres, mais pour éviter une concentration excessive dans un seul quartier. L’idée, c’est que les bars déjà installés puissent travailler plus sereinement, sans voir leur environnement saturé. »
Une logique de répartition
Concrètement, deux zones sont concernées par la mesure :
– l’hypercentre, délimité par les rues Plantagenêt, Lenepveu, Parcheminerie, Chaussée Saint-Pierre et une partie de la rue du Mail (hors place du Ralliement) ;
-le quartier de la Doutre, autour de la rue Beaurepaire et du quai des Carmes.
« Il s’agit de répartir les licences sur l’ensemble du territoire angevin, précise l’adjoint, plutôt que de les voir s’accumuler dans les mêmes rues. C’est une manière d’apaiser le centre-ville tout en laissant la possibilité à d’autres quartiers d’accueillir de nouveaux établissements. »
Une décision partagée avec la profession
La mesure a été concertée avec les organisations professionnelles.
Loïc Corbel, patron de bar à Angers et président Grand Ouest du Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR), y voit une opportunité : « Le centre-ville est déjà très bien pourvu. Cette règle permet de valoriser les établissements existants, souvent fragilisés, et de mieux maîtriser les nuisances sonores. »
Un centre animé mais apaisé
Pour Stéphane Pabritz, l’arrêté préfectoral ne doit pas être perçu comme une contrainte, mais comme un outil de gestion de la vie nocturne : « Moins de licences dans le centre, c’est plus de créativité ailleurs. Cela permet de maintenir une ville attractive, étudiante et festive, tout en garantissant le droit au calme des habitants. »
Un message clair : Angers ne veut pas freiner son animation, mais la rendre plus équilibrée et durable.