Angers

Le Palais Episcopal, un des plus beaux monuments d’Angers

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L’Abbé Pierre Pineau, garde sagement les lieux, interdit au public, un gardien de la mémoire

Le Palais Episcopal, un des plus beaux monuments d’Angers, nous ouvre exceptionnellement ses portes.

Le Maitre des lieux, le Père Pierre Pineau a effectué pour nous une visite privilégiée de ce lieu adjacent à la Cathédrale Saint Maurice et honteusement inconnu de nombreux Angevin. Le prêtre habite au Palais Episcopal d’Angers depuis 1975 avec Père Henri Dufossé. Ce trésor historique empli d’architectures entrecroisées de différentes époques n’est ouvert au public qu’au moment des Journées du Patrimoine et serait certainement un merveilleux monument à ajouter à la liste de ceux visités par les touristes toute l’année, comme le Château.

Dès son entrée, le palais paraît intriguant, peut-on entrer ? Qu’est-ce que c’est ? Peut-on visiter ? La partie la plus ancienne du palais a été construite fin XIème ; des rénovations sont visibles à l’extérieur où l’on peut voir que les sculptures ont été refaites à l’identique. Le monument historique est propriété de l’Etat depuis la Révolution, il a été construit sur les remparts de la ville donc ses murs font 4 mètres d’épaisseur ! En 1851, un échange s’est opéré entre le Prince et l’évêque qui voulait se rapprocher de la cathédrale et il a été habité par l’évêque jusqu’en 1905. Il a aussi été un musée pendant un certain temps, où était exposée à partir de 1952, la tenture de l’Apocalypse avant qu’elle ne revienne au château d’Angers. Le Palais Episcopal la conserve ainsi jusqu’en 1954, date à laquelle il devient maison diocésaine.

Un trésor discret
Le musée n’est malheureusement pas ouvert au public, hormis pendant les journées du patrimoine, et seulement le rez-de-chaussée. Une étude est en ce moment menée pour savoir quel usage en faire, mais il y a d’évidents problèmes de sécurité. Ce trésor patrimonial a été fermé à la suite de l’incendie du château d’Angers il y a 6 ans. Régulièrement, le palais nécessite d’être rénové mais les moyens manquent. Aujourd’hui s’y trouvent les associations « Art et Chapelle », « Foi et Cultures » et une librairie dont l’entrée est dans la cours.
Aux Angevins qui ne connaîtraient pas cette merveille, sachez qu’à l’occasion de la fête du patrimoine, plus de 2000 personnes se sont pressés devant l’entré du palais, pour pouvoir visiter le monument historique. Les visites s’effectuent par groupe de vingt personnes.

La « salle des pas-perdus »
Au rez-de-chaussée on trouve tout d’abord la « salle des pas-perdus », rénovée au XIXème. Au temps des évêques, elle servait d’écurie pour chevaux et palefreniers. On peut y observer les impressionnantes statues des « Géants », pièces originales autrefois disposées sur la façade de la cathédrale.
La salle basse, fin XIème – début XIIème

Ensuite, on découvre la salle basse, véritable ravissement architectural pour les professionnels. Cette pièce symbolise le tournant entre l’art roman et la recherche de l’art gothique. Les employés de l’évêché y travaillaient et on y recevait aussi les gens du peuple. La salle est par la suite devenue une chapelle lorsque le palais était Maison des Œuvres.

La salle en « T » à l’étage
Pour arriver à l’étage il faut monter 70 marches, et lorsque l’on entre dans la « salle du Tau » on ne peut qu’avoir le souffle coupé. Un contraste saisissant auquel vous ne vous attendiez pas vous ébloui par la richesse des décorations du XIXème de la pièce. Les salles du bas sont plutôt froides et austères, tandis que la salle synodale juste au dessus n’est que dorures, couleurs chaudes, rouge et lumière. Les yeux manquent de pouvoir tout voir, tout assimiler. La salle du Tau abrite de nombreux chapiteaux qui sont autant de prouesses artistiques que d’éléments d’éducation chrétienne et des messages parlants de la Bible. Comme son nom l’indique, la salle a une forme en « T », mais elle a été séparée en plusieurs pièces au cours du XVIIème siècle dont la grande salle. Celle-ci a quelques fonctions depuis des années, elle est investie par exemple pour les vins d’honneur, les vins de l’amitié après des célébrations à la cathédrale. Au XVème siècle, elle est divisée horizontalement de telle sorte à créer une salle supplémentaire, la bibliothèque, à l’étage supérieur. Le plafond alors construit est lui aussi paré de couleurs, rouges, bleue, orangée… donnant encore un peu plus de personnalité à la pièce.

Marie Monkam

Un lien pour voir la salle synodale du palais épiscopal en 360°

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