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Poitiers : 260 personnes se mobilisent en soutien à Gisèle Pélicot et contre les violences sexuelles

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À Poitiers, ce samedi 14 septembre 2024, 260 manifestants se sont réunis place Notre-Dame pour exprimer leur soutien à Gisèle Pélicot, victime de viol par soumission chimique. Une mobilisation marquée par l’émotion et l’espoir de voir des avancées significatives pour la protection des femmes contre les violences sexuelles.

Selon France Bleu, tous des slogans évocateurs tels que « Pas tous les hommes, mais 80 quand même » et « Ras le viol », les pancartes de la manifestation reflétaient l’indignation des participants. La majorité des manifestants étaient des femmes, venues se joindre à ce rassemblement initié à l’échelle nationale par des personnalités et collectifs féministes, en soutien à Gisèle Pélicot et aux victimes de viol.

L’affaire de Gisèle Pélicot, dont le mari, Dominique Pélicot, est jugé à Avignon pour avoir drogué sa femme avant de la faire violer par des inconnus, a bouleversé l’opinion publique. Ces crimes, commis sur plusieurs années à leur domicile de Mazan, ont provoqué une onde de choc qui s’est traduite par des rassemblements dans une trentaine de villes françaises.

Une mobilisation spontanée à Poitiers

Contrairement à d’autres manifestations organisées ailleurs, le cortège de Poitiers s’est formé de manière spontanée, sans encadrement officiel. La violence des faits en cause a choqué de nombreuses personnes. Joséphine, 19 ans, explique : « Ça me fait peur parce que les accusés sont des gens lambda. Ça peut être n’importe qui. » Mais pour beaucoup, ce n’est pas la peur qui domine, mais la volonté de changement. « C’est une montagne d’émotions – tristesse, rage, haine – mais aussi une envie de tout faire changer », confie une manifestante brandissant une pancarte.

« C’est pour Gisèle, mais aussi pour toutes les autres femmes »

Alice, une autre participante, tenait un panneau sur lequel elle déclarait avoir été victime de viol conjugal pendant deux ans. « Ce que vit Gisèle, ce n’est malheureusement pas rare », déplore-t-elle. « La majorité des viols sont commis par des personnes proches, des amis ou des conjoints. » Malgré l’horreur des faits, elle trouve un peu d’espoir dans la mobilisation : « Des mouvements comme MeToo permettent enfin d’entendre la voix des femmes. Mais il faut maintenant des lois plus concrètes pour mieux les protéger. »

Les hommes ont aussi un rôle à jouer

Parmi les manifestants, Clément, un ami d’Alice, estime que les hommes doivent s’engager activement dans ce combat. « On ne peut pas vraiment comprendre ce que c’est que d’être une femme et de devoir avoir peur en marchant dans la rue », dit-il. « Mais cela ne doit pas nous empêcher de les écouter et de les soutenir. »

Cette prise de conscience collective est symbolisée par un slogan qui résonne dans toutes les manifestations de France : « La honte doit changer de camp ». Un appel à inverser la culpabilité et à faire enfin porter le fardeau de la honte sur les auteurs de violences, et non sur les victimes.