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L’enseignement se réinvente à l’Université d’Angers

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Crédit Thomas Baritaud – Les ingénieurs pédagogiques et les professeurs ont présenté les innovations en matière d’éducation par l’Université au président, Christian Roblédo (à droite).

La conférence de la rentrée 2017-2018 de l’Université d’Angers s’est déroulée hier après-midi. Le président de l’Université d’Angers (UA), Christian Roblédo, a présenté les nouveautés du début d’année universitaire : effectifs, formations et innovations pédagogiques.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, penchons-nous sur les effectifs de l’Université d’Angers qui voit ses étudiants venir de plus en plus nombreux d’année en année depuis dix ans – chiffres basés au 16 janvier 2017 -. En 2007-2008, les étudiants étaient 17 809 à s’inscrire dans les filières principales. En 2016-2017, ils étaient 23 417, soit une augmentation de 30 %. Ils se sont inscrits en forte majorité à la faculté des lettres, langues et sciences humaines (6 260), puis en faculté de droit, d’économie et gestion (3 309) et en faculté de santé département médecine et Maëutique sans Pluri PASS (3 162). Pour les étudiants étrangers, ils sont 2 726, soit 11,64 % de la population étudiante. Ces derniers choisissent à 29 % l’ESTHUA (Tourisme et culture), 18 % la faculté de lettres, langues et sciences humaines et à 14 % la faculté de droit, d’économie et de gestion. Les Chinois (735), les Marocains (260) et les Algériens (132) sont les plus nations les plus présentes. À propos de la rentrée 2017-2018, les L1 sont au nombre de 4 111, une augmentation de 4,5 % par rapport à l’année dernière (3 933). Après plusieurs années de désaffection pour les études scientifiques, les inscriptions sont en hausse pour la faculté des sciences, et l’IUT de Génie électrique et informatique industrielle (GEII).

Pour cette nouvelle rentrée universitaire, sept nouvelles formations sont proposées :

  • Double licence Maths-Économie : C’est une formation effectuée sur trois ans avec la faculté des sciences et celle de droit, d’économie et de gestion. L’avantage de ce cursus est qu’il permet de postuler à tous les masters de mathématiques appliquées, d’économie et dans les écoles d’ingénieurs. Pouvant accueillir jusqu’à 40 étudiants, cette formation se veut exigeante. Le volume de cours est multiplié par 1,5 par rapport à une licence classique.
  • Master Data Science : Ce nouveau parcours vise à former des « data scientists » capables d’exploiter de grands volumes de données. Deux options sont disponibles, l’une orientée vers la biologie et la santé et l’autre vers les applications dans des banques, des assurances ou encore en grande distribution. Pour la deuxième année, la formation en alternance est fortement recommandée.
  • Master Études sur le genre : Les cours de ce master sont quasiment assurés entièrement à distance – hormis une journée et quelques ateliers -, étant donné que ce master a été créé par l’université d’Angers, du Maine, de Nantes, de Bretagne occidentale et de Rennes. La formation s’appuie sur des enseignements en ligne – parfois en anglais – et un espace numérique d’échanges. De plus, ce cursus croise différentes disciplines pour mieux croiser les thèmes (histoire, sociologie, droit, littérature, …).
  • Masters de psychologie : Ils ont été complètement réorganisés. Désormais, quatre mentions existent, débouchant sur sept parcours, dont deux nouveaux : Neuropsychologie de l’enfant et troubles de l’apprentissage et psychologie du traumatisme.
  • Deust accueil d’excellence en tourisme : C’est une formation en deux ans pour les étudiants qui veulent rapidement travailler dans les métiers de l’accueil (agent d’escale, réceptionniste, conseiller en voyage). Ils pourront apprendre à accompagner et conseiller une clientèle nationale, internationale – des cours de langue des signes sont également enseignés -, à promouvoir des produits touristiques, à gérer toute la partie administrative et la communication. Ce cursus permet de trouver sa voie professionnelle à l’hôtellerie, dans les parcs d’attractions, dans les offices de tourisme ou encore dans des agences de voyages. La deuxième année sera obligatoirement en alternance et une troisième année de licence est possible à l’ESTHUA par exemple.
  • Licence Cuisine et Gastronomie : Elle est disponible depuis cette rentrée 2017 grâce à la chambre de commerce et d’industrie de Maine-et-Loire et de l’UFR ESTHUA. Ce cursus souhaite former des managers et des chefs d’établissements gastronomiques. Les développements des compétences culinaires, managériales et de l’esprit créatif sont au coeur de cette formation. Des alternances dans des entreprises sont effectuées au cours de la deuxième et la troisième année.

L’Université d’Angers réinvente l’enseignement 

La conférence de la rentrée 2017-2018 a été diffusée en live sur Facebook. Lors de ce direct, vous avez pu apercevoir certaines des innovations du Lab’UA. Le Lab’UA est un projet de développement d’un centre sur l’enseignement et l’apprentissage actif à l’Université d’Angers. Parmi les créations de ce dernier, on peut relever la plateforme en ligne, DiPEEO (Différenciation Pédagogique en Expression Écrite et Orale). Lancée en septembre, elle permet de répondre aux besoins d’expression écrite et orale des étudiants en première année de la faculté des lettres, langues et sciences humaines et de la facultés des sciences. « On réduit le nombre à maximum 45 étudiants présents aux cours pour les aider à s’améliorer en français. Ceux qui ont moins de lacunes, suivent des cours à distance pour continuer à travailler la langue », expliquent Lucie Labeau, ingénieure pédagogique au Lab’UA et Isabelle Trivisani, maître de conférences en lettres à l’université d’Angers.

Les associations de protection des animaux vont être à moitié satisfait avec cette nouvelle. Puisque le Lab’UA a réussi à produire Exavir, un logiciel permettant de faire des expérimentations sur des animaux mais de manière virtuelle. « C’est un enjeu éthique mais aussi financier – coût annuel d’environ 100 000 euros par an -. Pour chaque expérimentation, un seul test sur un animal a été fait et les résultats sont ensuite enregistrés dans la base de données. On essaie de limiter le recours des animaux pour les travaux publics des élèves, mais il reste indispensable pour la recherche scientifique », explique Sébastien Faure, enseignant de la faculté de santé. Exavir a aussi été conçu pour être ludique : « Il sera utilisé dans le courant du mois de novembre. On travaille beaucoup sur son interface afin qu’il donne envie. On réfléchit pour incorporer un système de vies à la manière d’un jeu vidéo – chaque erreur coûte une vie, une fois les vies dépensées, il faut recommencer à zéro –« , détaille Thomas Desserrey, ingénieur pédagogique au Lab’UA.

Avec Chrono Chimie, les étudiants de la faculté des sciences apprennent l’histoire de la chimie via un jeu de cartes depuis mai 2016. Sur le même principe que pour une frise chronologique, ils doivent placer une carte (Un évènement historique ou une formule de chimie) avant ou après celle disposée au centre du jeu. Quatre équipes jouent et chaque groupe possède cinq cartes – sur les 350 disponibles – à disposer soigneusement. Tout est basé sur la mémoire. « Grâce à ce jeu, on est passé de 12 heures de cours de magistraux à quatre séances de travaux dirigés et les résultats sont tout aussi bons voire meilleurs. On apprend les dates de l’histoire de la chimie en s’amusant », justifie Tristan Chevrier, développeur multimédia au Lab’UA. Une version de Chrono Chimie est aussi en développement, mais cette fois en ligne. Elle devrait être disponible pour la rentrée 2018-2019.

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