Orne
Francis Dorffer condamné à huit ans de réclusion en plus pour une sixième prise d’otages en prison
Jugé pour une nouvelle prise d’otages en détention, Francis Dorffer, déjà maintes fois condamné, a écopé d’une peine supplémentaire de huit ans de réclusion par la cour d’assises de l’Orne. Cette condamnation fait suite à des faits remontant à 2019, lorsqu’il avait retenu deux surveillants dans une cellule de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne). L’avocat général avait initialement requis 14 ans de prison, mais les jurés ont opté pour une peine réduite.
Selon France 3, Francis Dorffer, aujourd’hui quadragénaire, n’en est pas à sa première condamnation. Son parcours carcéral débute très jeune, à l’âge de 16 ans, lorsqu’il est incarcéré pour des actes de viol et de vol avec violence. En 2003, il est condamné à 30 ans de réclusion pour l’assassinat d’un codétenu, une peine qui vient s’ajouter à celles déjà accumulées. Depuis 2006, Dorffer a multiplié les prises d’otages en détention, comptant ainsi cinq incidents similaires avant ce dernier procès.
« Des appels au secours » selon son avocat
Me Thomas Hellenbrand, avocat de Francis Dorffer, a tenté de contextualiser les agissements de son client, les qualifiant d’« appels au secours » plutôt que d’actes de violence intentionnelle. « Il n’a commis qu’un seul crime de sang », a-t-il rappelé, expliquant que toutes les autres infractions étaient liées à des prises d’otages en prison, au cours desquelles « aucune goutte de sang n’a été versée ».
Pour cette affaire, l’accusé a exprimé ses regrets à l’égard des surveillants pris en otage, précisant qu’il n’avait aucune intention de leur faire du mal. Son objectif était de changer d’établissement pénitentiaire pour se rapprocher de son fils, une requête qu’il a justifiée par l’environnement carcéral dans lequel il a grandi. « C’est la prison qui m’a éduqué », a-t-il déclaré à l’audience.
Une peine à ajouter à une libération déjà prévue en 2060
Francis Dorffer n’est théoriquement pas libérable avant 2060, avant même la tenue de ce dernier procès. Son avocat, soucieux de l’absurdité d’ajouter de nouvelles années de prison à une peine déjà extrêmement longue, a déploré la situation : « Ajouter de la prison à un détenu qui sortirait presque centenaire est une absurdité totale ». Malgré tout, la cour a jugé nécessaire de le sanctionner pour ces faits.