Economie

Trackeet : le logiciel angevin qui traque les locations frauduleuses d’Airbnb ou du Bon Coin

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Crédit Thomas Baritaud – Le logiciel aide de nombreux organismes à retrouver leur taxe de séjour non perçue.

Une start-up angevine a développé un logiciel « Trackeet » permettant de recenser et de centraliser en temps réel les annonces des particuliers sur les principales plateformes de location comme Airbnb ou Le Bon Coin. Il vérifie la mise en conformité du parc locatif saisonnier et aide à la collecte de la taxe de séjour

Commercialisé depuis mai 2017, Trackeet est le fruit d’un travail de plusieurs années de son fondateur Alexandre Coulon, David Poullier, développeur informatique et « Réussir sa loc », associé commercial. « C’est un outil de big data centralisant, filtrant et contactant en masse le marché de la location meublée à la nuitée. Les pouvoirs publics l’ont laissé tomber faute d’argent et aussi car son contrôle est impossible humainement vu la quantité d’information à surveiller et à analyser« , résume son fondateur.

Il vise à mettre en conformité tout un pan du parc locatif qui reste sous les radars. Car ils ne paient pas de taxe de séjour. Cette concurrence déloyale agace beaucoup les hôteliers. D’ailleurs, le 14 septembre dernier, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) a signé un partenariat avec Trackeet pour vaincre ce fléau. C’est une bonne nouvelle pour la start-up, puisqu’elle est à la recherche de clients – elle en compte une dizaine actuellement -. 46 structures testent pour l’instant le logiciel.

Trackeet s’adresse directement aux stations classées de tourisme, aux comités départementaux du tourisme, aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre et aux communes touristiques. Elles n’ont pas les moyens humains et financiers pour couvrir ce marché immense.

À titre d’exemple : « On a trouvé 95 % de locations non déclarées sur une grande station balnéaire en France », confie le fondateur de Trackeet. Une grande partie de la taxe de séjour part donc en fumée – cela représente en moyenne 50 centimes par personne et par jour -.

La fin des plateformes de location ? 

Concrètement, le programme va chercher parmi plus de 1,2 million d’annonces sur les sites de location dans un secteur donné – par exemple : Angers, son agglomération etc. -. Ensuite, il filtre selon la géolocalisation et le texte pour repérer le lieu de l’annonce et le potentiel de collecte de taxe de séjour. Les organismes qui louent le logiciel à l’année vont par la suite envoyer des messages – éditables, de relance ou par téléphone – aux loueurs. Ces derniers devront remplir un formulaire sécurisé sur les informations exigées dans le CERFA de déclaration de meublés de tourisme, pour finalement payer la taxe. Si jamais un loueur refuse de coopérer, le PDF de l’annonce reste dans la base de données comme preuve locative et il pourra être « poursuivi ».

Depuis le 28 avril 2017, les grandes villes de plus de 200 000 habitants peuvent forcer les loueurs sur les plateformes de location à se déclarer en mairie avec un numéro d’enregistrement. L’objectif est de s’assurer qu’ils ne dépassent pas la limite de 120 jours par an de location – pour les résidences principales -. Le programme Trackeet va dans le même sens, car il expérimente une version dédiée pour vérifier que ce décret est bien appliqué.

Concernant, les futurs projets du logiciel : « On travaille sur des fonctionnalités qui vont apporter un gain de temps à nos clients : envoi de messages vocaux et de MMS. Trackeet Trend est aussi prévu. Il permettra d’avoir des statistiques précises en temps réel sur le parc locatif d’un territoire – nombre de locations, évolution etc.-« , détaille Alexandre Coulon.

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