Vienne
Dans la Vienne, l’amande retrouve ses racines

Contrairement aux idées reçues, l’amandier n’est pas réservé au sud de la France. Dans le Loudunais, au nord de la Vienne, la récolte a bel et bien commencé depuis septembre et se poursuit jusqu’au début novembre. Une dizaine de bénévoles se mobilisent sur une vingtaine d’arbres pour redonner vie à une culture historique.
Le geste ancestral de la récolte
Au milieu des champs agricoles, les coups répétés résonnent : Quentin et Patrick « gaulent » les amandiers. « C’est rare qu’il y ait des amandes qui tombent toutes seules, donc il faut gauler, c’est-à-dire que l’on prend une grande perche et on tape sur l’arbre », explique Patrick Lemaire, vice-président de l’association Arbrissel, à l’origine du projet. Avant de secouer les branches, chacun goûte une amande sur l’arbre afin de distinguer les douces, destinées à la cuisine et à la cosmétique, des amères, qui peuvent être toxiques en excès. Les fruits, tombés dans des filets, sont ensuite triés sur place.
Des semis pour l’avenir
Selon France Bleu, pour l’instant, ces amandes locales servent surtout aux dégustations et à la production de semis. « Tous les ans, 1.000 à 1.500 amandiers sont distribués aux particuliers et aux collectivités pour les replanter soit chez eux, soit dans les parcelles communales », détaille Quentin Guellerin-Gandier, président de l’association. Pierre Badin, vice-président, rappelle avec humour l’exigence du travail : « Les amandes, avant qu’elles ne finissent en macaron, c’est physique quand même. »
Une tradition séculaire réactivée
Créée en 1998, l’association Arbrissel œuvre pour la valorisation de cet arbre emblématique. « Il faut savoir qu’en remontant le temps, on peut aller jusqu’au XVIIᵉ siècle avec des baux qui se payaient en amandes. Ce qui prouve bien que les amandiers avaient leur place dans le secteur », souligne Pierre Badin. Un retour aux sources qui inscrit le Loudunais dans l’histoire longue de l’amande en Poitou.