Vienne
Dans la Vienne, les structures d’insertion alertent sur une crise budgétaire sans précédent

Les acteurs de l’insertion professionnelle de la Vienne s’inquiètent d’une baisse massive des subventions. Plusieurs structures ont déjà dû réduire leurs activités, entraînant la suppression d’emplois aidés et laissant des centaines de personnes sans accompagnement.
Une baisse des financements qui fragilise tout un secteur
Alors que le projet de loi de finances 2026 n’est pas encore finalisé, les organismes de réinsertion du département tirent la sonnette d’alarme. Le CAPEE, qui regroupe 46 structures d’aide à l’emploi, signale une diminution drastique des financements publics, mettant en péril l’équilibre économique d’un réseau qui accompagne chaque année plusieurs milliers de personnes. Cette baisse se traduit déjà par l’impossibilité d’offrir un contrat d’insertion à près de 300 bénéficiaires dans la Vienne en 2025, une situation qui pourrait empirer l’an prochain.
Fermetures d’activités et impacts humains
Certaines structures n’ont eu d’autre choix que de fermer des chantiers d’insertion pour éviter la cessation totale d’activité. À Lussac-les-Châteaux, une association a dû abandonner son atelier de maraîchage, provoquant des licenciements et la fin de postes d’insertion pourtant essentiels pour des personnes en grande précarité. Ces arrêts entraînent des conséquences à la fois économiques et humaines : perte d’emploi pour les salariés, rupture du parcours d’insertion pour les bénéficiaires, mais aussi disparition de services locaux comme la vente de plants et de fleurs à prix accessibles.
Un accompagnement menacé pour les publics les plus vulnérables
Les structures de la Vienne rappellent qu’elles interviennent auprès de personnes très éloignées de l’emploi, souvent fragilisées par des années de chômage et de précarité. La diminution des financements réduit leur capacité d’accompagnement, alors même que ces publics ont besoin d’un suivi renforcé pour retrouver des repères professionnels et une stabilité. Les responsables du secteur redoutent un recentrage vers des profils plus faciles à insérer, au détriment des personnes les plus en difficulté.
Une mobilisation auprès des élus
Conscients de l’ampleur de la crise, les représentants du CAPEE multiplient les rencontres avec les parlementaires et les élus locaux. Leur objectif : obtenir une prise de conscience et des solutions permettant d’assurer la continuité des missions d’insertion dans tout le département, qu’il s’agisse des villes de Poitiers et Châtellerault ou des zones rurales. Les acteurs locaux espèrent désormais que les discussions à venir permettront de dégager des engagements concrets face à une situation qu’ils jugent urgente.
