Economie

Viendra ou ne viendra pas ? L’installation de Shein à Angers fait débat

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Crédit REUTERS/Isabel Infantes/

L’annonce fait grand bruit : Shein, le géant chinois de la mode à bas prix, prévoit d’ouvrir ses premiers magasins permanents en France. Après des années à se limiter à la vente en ligne et à quelques boutiques éphémères, la marque veut s’implanter durablement dans l’Hexagone. Parmi les villes concernées : Angers, où un espace de 350 m² au troisième étage des Galeries Lafayette est pressenti pour accueillir Shein dès la mi-novembre. Mais cette installation soulève de vives polémiques.

Franchiseur, franchisé : qui décide vraiment ?

Pour comprendre la situation, il faut revenir sur le fonctionnement de la franchise. Une enseigne comme les Galeries Lafayette peut céder son nom et ses méthodes commerciales à un commerçant indépendant, appelé franchisé, en échange d’une redevance.

C’est précisément le cas des Galeries Lafayette d’Angers, gérées par le groupe SGM (Société des Grands Magasins). Or, ce groupe a signé un partenariat avec Shein pour accueillir la marque dans plusieurs de ses établissements, dont Angers, Dijon, Reims, Limoges et Grenoble, ainsi que le BHV Marais à Paris.

Le refus des Galeries Lafayette… et la colère des élus

Problème : la maison-mère Galeries Lafayette, qui ne gère plus directement ces magasins franchisés, a exprimé son « profond désaccord » avec le projet, estimant qu’il « va à l’encontre des conditions contractuelles » de l’affiliation.
À Angers, le maire Christophe Béchu, également ministre de la Transition écologique, monte lui aussi au créneau. Défenseur du commerce local et opposé à la fast fashion, il déclare : « Angers n’a pas fait le choix de Shein ! », mais pour autant des enseignes de vêtements chinois fleurissent dans l’agglomération dont il est le Président !

Le franchisé maintient le cap

De son côté, le président du groupe SGM, Frédéric Merlin, reste déterminé. Pour lui, les succès des pop-up stores Shein prouvent l’appétit des consommateurs. « L’objectif est de transformer cette machine extraordinaire du e-commerce en force pour le commerce physique », défend-il, tout en assurant vouloir maintenir le dialogue avec les élus et les partenaires.

Un feuilleton à suivre

Entre franchiseur et franchisé, entre décisions commerciales et considérations politiques, le dossier Shein divise. La question demeure : Shein viendra-t-il ou ne viendra-t-il pas s’installer à Angers ? La réponse pourrait bien se jouer dans les prochaines semaines, à la croisée des enjeux économiques, juridiques et sociétaux.

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